Le 3e Forum diplomatique d’Antalya dont la cérémonie d’ouverture a eu lieu hier 1er mars 2024 avec le discours du Président de la République de Türkiye, Son Excellence Recep Tayyip Erdoğan, a consacré un panel ce 2 mars 2024, à la crise au Sahel

Ce panel a réuni autour d’une même table les Ministres en charge des Affaires Etrangères du Burkina Faso, SEM Karamoko Jean MarieTRAORE, du Mali SEM Abdoulaye DIOP, du Tchad SEM Mahamat Saleh ANNADIF, du Sénégal SEM Ismaila MADIOR FALL, et le vice ministre ghanéen de la Coopération Régionale monsieur Kwaku Ampratwum SARPONG.
Ces différentes personnalités ont échangé sur le thème : "Sahel : des risques sécuritaires à une stabilité durable ".
Pour le chef de la diplomatie burkinabè qui a co-presidé, la résolution de la crise sécuritaire née du terrorisme au Sahel, nécessite la mise en place de solutions endogènes, basées sur les réalités des pays du Sahel avec leur implication à la base et dans tout le processus.
A cet effet, il a fait remarquer l’échec des solutions "importées" qui n’ont pas permis de répondre aux attentes des populations et des gouvernements du Sahel.
Dans le long terme, le Ministre TRAORÉ préconise une approche multidimensionnelle dans la lutte contre le terrorisme qui intègre entre autres, la bonne gouvernance, la lutte contre le chômage et le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité.
Il a relevé la nécessité pour les Etats du Sahel, de mutualiser leurs efforts dans cette lutte d’où la création de l’Alliance des Etats du Sahel ( AES).
Le Ministre malien en charge des Affaires Etrangères, a abondé dans le même sens que son homologue burkinabè, en relevant que les pays du Sahel ont décidé par la création de l’AES, de s’assumer face à l’abandon et à l’incompréhension de la part des autres États plus préoccupés par des principes en déphasage avec les réalités que vivent les populations des pays du Sahel.
Comme il fallait s’y attendre, la crise entre la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Etats de l’AES s’est invitée aux débats.
Pour le chef de la diplomatie sénégalaise et le vice ministre ghanéen, la CEDEAO, malgré ses manquements, demeure un tremplin pour la cohésion des Etats de l’Afrique de l’Ouest et cette crise lui permettra de faire sa mue et d’entreprendre des réformes qui lui donneront plus de vitalité.
En somme, ce panel aura été un cadre d’échanges instructifs qui a eu le mérite de mettre la question du Sahel au coeur des debats.
Il a permis aux nombreux participants de mieux appréhender cette crise et ses implications, ainsi que les pistes de solutions pour aboutir à une paix durable.

DCRP/MAECR-BE