A quelques semaines des élections présidentielles prévues pour le 6 mai, les tensions entre la presse privée et les autorités tchadiennes sont toujours présentes. La suspension de plusieurs médias locaux pourrait même les exacerber

Au Tchad, le régulateur des médias a suspendu 31 médias privés. L’information a été rendu e publique par un communiqué de la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA). Le régulateur a suspendu 24 quotidiens imprimés francophones et arabophones en format papier ainsi que sept sites d’information en ligne.

La HAMA explique que les médias concernés n’ont pas respecté l’obligation de paraître au moins une fois par an et de faire un dépôt légal, conformément à la loi, ce qui explique leur suspension. « Il s’agit de l’aboutissement d’un processus lancé il y a quatre années en matière de régulation des médias. […] On constate que ces journaux, en réalité, n’existent plus. Donc s’ils veulent exister de nouveau, ils peuvent reprendre les procédures », a déclaré Abderamane Barka, le patron du régulateur. Il insiste sur le fait que les médias concernés sont suspendus et pas fermés.

Pour la presse locale, il s’agit clairement d’une atteinte à la liberté d’exercer des professionnels des médias. « Cette attitude a toujours animé la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel. A chaque fois que nous nous approchons des échéances électorales dans notre pays, il est question de suspendre bon nombre des médias qui peuvent gêner », a déploré Eric Kokinagué, le fondateur du journal Tribune Infos, concerné par la suspension.

Les élections présidentielles sont prévues pour débuter le 6 mai sur le territoire tchadien.

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