Tortures policières qui font penser à celles infligées par les groupes d’autodéfense (Koglowéogos) au Burkina Faso, justice arbitraire et extrême violence caractérisent le film du jeune réalisateur Ivoirien, Samuel Mathurin Kouamé Codjovi. La projection de son film ce 28 février au ciné Burkina a été émaillée par des larmes de cinéphiles et des sorties de salles de celles et ceux qui n’avaient pas le cœur assez solide pour supporter les images.

Accusé à tort pour un crime contre la fille d’un ministre, l’acteur principal qui n’est nul autre que le réalisateur lui-même est mis complètement à nu, torturé par des moyens aussi sadiques les uns que les autres. Se mettre à genoux sur des tessons de bouteilles, être rasé avec ces tessons qui lui enlèvent des parties de son cuir chevelu, étiré comme un élastique et fouetter jusqu’au sang, sont entre autres tortures qui lui sont infligées.
L’histoire du film est très forte avec une femme, chef de police qui tente de se repentir pour toutes les fois qu’elle a fait condamner des innocents et qui finira par ôter la vie de son propre fils dans une tentative de rachat de conscience. L’histoire fait également un écho au mysticisme et à la spiritualité dont nous, Africains, sommes friands.

La puissance de l’histoire nous fait oublier, un peu le jeu d’acteur un peu approximatif. En dehors du réalisateur lui-même qui campe bien son rôle, les autres acteurs surjouent énormément faisant plutôt penser à du théâtre. Quelques approximations techniques notamment au niveau des raccords et de la prise de son qui manque d’uniformité, faisant penser aux films de Hollywood qu’il vaut mieux suivre avec la télécommande en main afin de diminuer et augmenter le volume au fur et à mesure que le lecture avance.
C’est en définitive un très bon film pédagogique qui devrait avoir un écho particulier au Burkina Faso qui connait le phénomène des tortures avec les Koglowéogos. Surtout que dans le film, le jeune torturé finit par dire que c’est tout le marché qui est complice tant on peut accuser n’importe qui pour voir cesser les tortures.