Nommé ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, le 31 janvier 2018, dans un contexte d’agressions terroristes contre le Burkina Faso, Jean Claude Bouda est plus que sur la brèche. S’il lui est arrivé de faire des déclarations tonitruantes comme par exemple « nous allons terroriser les terroristes » ou qu’on lui prête des propos assez alambiqués comme la définition de « l’infanterie », la tête de « Monsieur Défense nationale » du gouvernement de Paul Kaba Thièba, est aussi réclamée par l’opposition politique, notamment son chef de file, Zéphirin Diabré, originaire de la même province que lui. Alors, pour notre rubrique « Mardi Politique », nous sommes allés à la rencontre de celui-là qui est le plus en vue pour apporter la riposte appropriée aux attaques terroristes. Lisez plutôt !

« Le Pays » : Vous auriez donné une définition erronée de l’infanterie lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale sur la sécurité, qui a suscité beaucoup de réactions de la part de l’opinion et sur la toile. Qu’en dites-vous ?

Jean Claude Bouda (JBC) : Permettez-moi, avant de répondre à vos questions, d’exprimer ma compassion très émue et de m’incliner devant la mémoire de tous nos vaillants soldats tombés sur le champ d’honneur pour défendre notre chère patrie. A tous ceux qui sont blessés au combat, je leur souhaite un prompt rétablissement. Je partage la douleur de l’ensemble du peuple burkinabè dont les dignes fils et filles sont tombés, victimes des lâches, barbares et meurtrières attaques des terroristes.
Leur sacrifice ne sera pas vain. Cela dit, je voudrais tout d’abord vous dire que notre présentation à l’Assemblée nationale n’avait pas pour objet de donner des définitions de tel ou tel mot. Il s’agissait plutôt de présenter d’abord la situation sécuritaire de notre pays que vous savez assez préoccupante en ce moment. Ensuite, d’étaler les difficultés qui sont celles de notre Armée dans le contexte actuel et enfin d’indiquer les mesures prises ou à prendre pour assurer la sécurité des Burkinabè et de leurs biens. A l’issue de l’exposé que nous avons fait, plus d’une cinquantaine de députés se sont inscrits pour poser des questions, preuve que le sujet représentait une grande importance pour notre nation. Cet exercice de présentation et de questions/réponses, nous l’avons fait à la satisfaction des honorables députés qui l’ont très bien apprécié et ils nous l’ont clairement exprimé. S’il a plu à des gens de se livrer à des spéculations étymologiques et sémantiques, vous comprenez aisément que nous ne nous reconnaissons pas dans de telles considérations.

Et pourtant, le président de l’Assemblée nationale a décidé de déposer plainte contre X au sujet de cette affaire qui a fuité. Est-ce que cette plainte n’apporte pas de l’eau au moulin de ceux qui croient que vous avez effectivement dit cela ?

Le président de l’Assemblée nationale a dit qu’il allait déposer une plainte contre X au sujet de fuites dans une séance à huis clos censée être confidentielle, mais je n’ai pas échangé avec lui pour savoir de quoi il s’agissait.

Trouvez-vous normal que ceux qui meurent au combat soient presqu’exclusivement des jeunes ?

A la guerre, on ne peut pas savoir à l’avance qui va mourir. C’est une question récurrente qui se comprend aisément. C’est durant les missions de reconnaissance que nous avons subi nos plus grandes pertes. Etant donné que ces missions sont, en général, exécutées par les soldats et les jeunes officiers qui sont majoritairement à la base de la pyramide des âges à savoir les plus jeunes, il va de soi qu’à cette phase du combat, nos soldats soient les plus exposés. Dans toutes les armées, les soldats représentent la frange la plus jeune. Au Burkina, nos soldats sont recrutés à la fleur de l’âge. 18 ans pour les uns et 20 ans pour les autres. De plus, l’accomplissement de certaines missions exige beaucoup de courage mais surtout de l’endurance physique. De ce fait, il est tout à fait normal que ce soient les plus jeunes qui soient commis à ces tâches. Rarement les hommes âgés de plus de 40 ans sont engagés dans les forces spéciales.

Au Conseil des ministres du mercredi 26 septembre, il a été décidé de prendre des mesures de soutien aux militaires et à leurs ayants cause en cas de blessures graves ou de décès sur le champ de l’honneur. Est-ce à dire que cela ne se faisait pas ?

Un ensemble de textes réglementaires comprennent des mesures générales de soutien et d’accompagnement dont le champ d’application venait couvrir les cas de militaires tués ou blessés en opérations et à leurs ayants cause. A titre d’exemples, il y a la Loi N°47/94/ADP du 29 novembre 1994 portant régime général de retraite des fonctionnaires, militaires et magistrats, qui prévoit le versement d’un capital décès et la pension de réversion au conjoint survivant et aux orphelins. Il y a la Loi 022-2006/AN du 16 novembre 2006 portant régime de prévention et de réparation des risques professionnels applicables aux agents de la Fonction publique, aux militaires et aux magistrats, qui permet de prendre les soins en charge, prévoit le versement d’une rente d’incapacité comme l’indemnisation de l’incapacité temporaire ou définitive, qui est reversée aux ayants cause en cas de décès. Il y a aussi, dans le statut des personnels des forces armées, des dispositions relatives à des congés spécifiques accordés aux blessés et malades pour leur permettre de se soigner dans les meilleures conditions. Il y a la Loi 062-2015/CNT du 6 septembre 2015 portant statut de pupille de la Nation, en attente de textes d’application, etc. Mais dans le contexte sécuritaire actuel, nous avons jugé ces mesures insuffisantes, au regard des sacrifices consentis pour préserver la Nation et assurer la sécurité des biens et des personnes. C’est pourquoi nous avons proposé ces nouvelles mesures qui ont été adoptées. Comme pour dire qu’à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Pouvez-vous rassurer les Burkinabè que vous, en tant que civil, ministre de la Défense, vous avez le profil de l’emploi ?

Les civils ministres de la Défense sont légion à travers le monde et vous remarquerez qu’au Burkina Faso comme ailleurs, cela n’est pas nouveau. J’assume cette fonction depuis maintenant plus de 18 mois et je voudrais une fois de plus remercier le président du Faso et le Premier ministre qui m’ont fait confiance en me nommant à cette fonction stratégique. J’ai accepté d’assumer cette fonction parce ce qu’en tant que citoyen de ce pays et patriote, je suis prêt à servir partout où le devoir m’appelle. Je l’ai accepté aussi parce j’estime avoir les capacités pour cette fonction. Ceux qui sont les mieux placés pour apprécier si j’en ai les capacités, c’est ma hiérarchie qui m’a nommé à cette fonction et qui m’a renouvelé sa confiance au cours de cette année 2018. J’ai des attributions en tant que ministre de la Défense, j’ai une lettre de mission et j’estime que je les exécute au mieux, dans le contexte actuel.

Pourtant, l’opposition a plusieurs fois réclamé votre remplacement au motif que
vous n’auriez pas les compétences requises. Cela a été notamment expliqué lors de la marche-meeting du 29 septembre dernier par Zéphirin Diabré.

Il faut savoir cerner chaque situation et l’examiner dans son contexte. Je pense personnellement que la lutte actuelle contre le terrorisme et les ennemis de notre peuple, devrait transcender les ambitions politiciennes et ne prendre en compte rien que les intérêts de notre peuple. Le combat politique, que ce soit au niveau national, régional ou local, ne devrait pas se servir de questions aussi sérieuses de cette façon-là. Vous avez parlé de l’opposition politique, vous avez aussi parlé de Monsieur Zéphirin Diabré, même si ce dernier semble être aujourd’hui le Chef de file de l’opposition, il faut savoir faire la différence entre ces deux. Pour mieux comprendre les intentions dans certains propos, il faut parfois situer leurs auteurs dans leur contexte géopolitique. Comme je l’ai dit plus tôt, c’est ma hiérarchie qui apprécie la mission qu’elle m’a confiée et nulle part au monde, on n’a vu l’opposition dicter à la majorité ou au chef de l’Exécutif, le choix de ses ministres.

Est-ce qu’avec le recul, vous rediriez aujourd’hui que « nous allons terroriser les terroristes » ?

Bien sûr que je le dirais. Je tiens ici à affirmer qu’à l’heure actuelle, les terroristes n’ont pas de sanctuaire au Burkina. Ils sont contraints, pour faire parler d’eux, de mener des actions lâches comme déposer des engins explosifs improvisés (EEI) ou s’attaquer aux positions qu’ils estiment fragiles de par leur éloignement. Dans tous les cas, les FDS continueront à se battre pour que notre patrie, qui nous est si chère, retrouve la paix et la sécurité pour permettre un développement harmonieux. Et ma conviction reste intacte, cette guerre qui nous est imposée, nous la gagnerons.

Etes-vous satisfait de la communication gouvernementale face à la situation ?

De manière générale, la communication gouvernementale est bien menée. Certaines actions menées sur le terrain ne peuvent pas à chaque fois être portées à la connaissance du public car relevant du secret des opérations. Bien sûr, tout est perfectible. Ce que nous déplorons, c’est surtout le foisonnement d’informations parfois erronées sur les réseaux sociaux et certains commentaires désobligeants tendant à saper le moral des FDS.

Depuis la double attaque terroriste à l’Est courant mi-septembre et qui a causé la mort de 8 soldats, il se tient régulièrement le conseil national de défense. Malgré tout, on assiste à des actes terroristes. Quelle est l’utilité de cette instance ?

Le conseil supérieur de la Défense nationale est un des organes prévus par la loi portant organisation générale de la défense nationale, qui a pour rôles, entre autres, d’assister le président du Faso dans l’orientation de la politique nationale de défense et de veiller à la mise en œuvre de cette politique par le Gouvernement, de décider des mesures de défense en temps de crise et d’assurer la conduite de la guerre le cas échéant. Il ressort de cela que sa mission ne doit pas s’arrêter parce qu’il y a des attaques et des victimes, bien au contraire. Il doit continuer à se réunir pour décider des mesures les mieux adaptées pour juguler les agressions dont notre pays est la cible. Cela dit, c’est un organe important de la gouvernance militaire.

Une certaine opinion pense que les bombardements qui ont eu lieu à Pama et à Gayeri dans la région de l’Est, n’auraient, en réalité, concerné que des sites d’orpaillage infestés par des bandits de tous acabits. Qu’en dites-vous ?

Pour cette question, je vous dirai, qu’ils soient djihadistes, terroristes, criminels ou bandits de grand chemin, ils ont tous le même objectif : empêcher les Burkinabè de vivre en paix et en sécurité sur leur territoire. Pour cela, nous devons les combattre tous. Concernant les bombardements, ils avaient pour objectif de détruire les nids des terroristes afin de les empêcher de s’y implanter et je peux vous dire que les objectifs ont été atteints.

Maintenez-vous que ces bombardements ont eu lieu sur les forêts où se cachent des terroristes ?

Oui, je confirme cela.

Pourquoi n’y a-t-il jamais eu de bilan de ces bombardements ?

Les bilans existent, mais pour des raisons opérationnelles et de confidentialité, ils ne peuvent pas être divulgués

Il y a une reprise des activités terroristes dans le Soum. Comment expliquez-vous cela ?

Il y a plutôt une accalmie actuellement. Cela dit, je conviens avec vous qu’entre-temps, nous avons constaté une reprise des activités terroristes au Nord, coïncidant curieusement avec des attaques à l’Est et sur d’autres régions du pays. Cette coïncidence nous amène à penser que tous ces événements, certainement sont liés, pour une seule cause. Apparemment, les attaques auxquelles nous faisons face ne sont plus du seul fait de l’extrémisme religieux. Certes, les agressions auxquelles nous sommes confrontés sont de nature terroriste mais beaucoup d’indices laissent penser qu’il s’agit d’une coalition entre plusieurs forces du mal. Voir d’une tentative de déstabilisation de notre pays.

L’on constate que les attaques sur le sol burkinabè sont rarement revendiquées. Quelle explication pouvez-vous donner à cela ?

Vous conviendrez avec moi qu’une attaque terroriste n’a de sens que lorsqu’elle est revendiquée, donnant ainsi une certaine visibilité à son auteur. Même s’il est vrai que l’on considère à tort les terroristes comme des fous, ces derniers savent que leur existence en tant que mouvement est fortement liée à leur capacité de nuisance. La revendication fait partie intégrante de leur plan. En outre, une attaque peut, de par le mode d’action, être de nature terroriste mais commanditée par d’autres acteurs avec des objectifs inavoués. Nous devons donc prendre en compte la possibilité d’une collusion entre plusieurs groupes de natures différentes, qui agiraient pour atteindre des objectifs qui leur sont propres.

En tant que ministre de la Défense, pensez-vous que nos forces de défense et de sécurité (FDS) ont le matériel requis pour faire face à la situation ?

On a hérité d’une situation très difficile où l’armée a été désarticulée. Tant dans son fonctionnement que dans ses capacités opérationnelles. Cependant, aucune armée au monde n’a tout le matériel qu’il souhaite. Le Burkina n’est pas du tout démuni en matière d’équipements et d’armements. Peut-être que la nouvelle donne stratégique nous impose l’acquisition d’un type de moyens que nous n’avons pas pour le moment, mais ce n’est qu’une question de temps car la loi de programmation militaire votée en 2017, pourrait palier ces insuffisances. De plus, je tiens à souligner que l’acquisition de moyens nouveaux implique forcément des efforts en matière de formation. Dans cette lutte, l’acquisition des moyens est certes une préoccupation, mais ce dont on a le plus besoin, c’est le renseignement. Et la recherche du renseignement, surtout humain, repose sur la capacité du peuple à constituer un ensemble cohérent pour démasquer toutes les forces du mal, quelle qu’en soit l’origine. Ces terroristes qui nous agressent vivent avec nous. Il n’y a pas de raison qu’ils puissent polluer notre environnement sans être démasqués. Si le peuple fait corps avec les FDS en s’impliquant résolument dans le renseignement, il va sans dire que ces forces seront rapidement mises hors d’état de nuire sans qu’on ait besoin de moyens colossaux.

Vous avez parlé des efforts en termes de formation. Est-ce que nos éléments qui sont au front ont tous la formation requise ?

Tous nos soldats ont reçu une formation adéquate pour se battre sur un champ de bataille. Beaucoup d’entre eux ont été aguerris sur des théâtres à l’extérieur du territoire. Toutefois, l’acquisition de nouveaux matériels peut nous amener à réorienter la formation et l’entraînement. De plus, la connaissance et l’apprentissage des comportements face aux Engins Explosifs Improvisés (EEI) doivent être une priorité. Le caractère asymétrique de cette guerre exige une adaptation constante de la formation face au nouveau contexte sécuritaire et nous nous y attelons.

Il semble que certains d’entre eux se plaignent de la qualité de la ration alimentaire. Au cas où ce serait avéré, qu’est-ce qui peut être fait pour améliorer leur quotidien alimentaire ?

L’appréciation de la qualité des repas relève d’un point de vue assez subjectif. En ce sens que les corps et unités disposent de ce qu’on appelle un service d’ordinaire chargé de composer les menus et de cuisiner les repas servis aux rationnaires. Des fonds dédiés à l’alimentation de la troupe sont alloués à chaque corps en fonction des effectifs à nourrir et à un taux journalier uniforme en dehors des forces spéciales. D’un corps à l’autre, vous pouvez avoir des préparations différentes et donc des appréciations différentes. C’est selon. Sinon, il revient à chaque chef de corps d’assurer une alimentation de qualité et toute la hiérarchie y veille. Il en est de même sur le terrain. Se plaindre de la qualité des repas ne saurait relever d’un point de vue général. Du reste, en fin d’année 2017, j’ai séjourné au front au Nord et au Sahel avec les soldats et nous avons partagé les mêmes repas. Je n’ai rien trouvé d’anormal. Au contraire, l’alimentation était de qualité acceptable.

D’aucuns parlent de l’acquisition de drones pour mieux faire face aux attaques terroristes. Est-ce que le Burkina a ses propres drones ?

De nos jours, sur les théâtres d’opérations militaires, les drones s’avèrent d’excellents outils de travail, notamment dans les missions de surveillance, de reconnaissance et de recueil de renseignements. En outre, les drones qui sont nettement moins coûteux que les aéronefs, sont très intéressants à acquérir par nos pays au budget limité. Je préfère me limiter à ce constat et ne pas en dire plus.

Une certaine opinion pense que nous ne devons plus envoyer de contingents militaires à l’étranger parce que nous sommes nous-mêmes victimes du terrorisme et pense même que ceux qui y sont déjà, devraient être rapatriés. Qu’en pensez-vous ?

Certes, nous sommes victimes d’agressions multiples sur notre territoire, mais je ne pense pas que cela doit nous amener, en tout cas pour le moment, à abandonner notre devoir de solidarité envers les autres pays de la communauté internationale. Si chaque pays arguait de ses difficultés intérieures, qu’elles soient financières, économiques, militaires ou d’un autre ordre, pour se replier sur lui-même, c’est la communauté internationale dans son ensemble qui serait affaiblie. De surcroît, les ennemis qui nous attaquent sont tout aussi présents dans les pays voisins où nous avons des troupes qui les y combattent. Donc, faire la guerre dans les pays où sont nos troupes, c’est aussi empêcher l’expansion du terrorisme qui ne connaît pas de frontière.

Est-il vrai que le Burkina Faso s’est approché de la Russie pour lutter contre le terrorisme ?

Dans le cadre de ses relations diplomatiques et de coopération avec les pays en général et avec les grandes puissances en particulier, le Burkina Faso développe une coopération dynamique et multidimensionnelle avec tous ses amis. En effet, la Russie, grande puissance militaire et pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, est sollicitée pour apporter son appui au Burkina Faso et aux pays du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme.

Est-ce que notre pays envisage d’approcher la Chine pour sa participation à la lutte contre le terrorisme ?

Le terrorisme ne connaît pas de frontières. Par conséquent, la lutte contre ce fléau des temps modernes, pour être efficace, doit requérir la participation de tous les pays épris de paix et de sécurité dans le monde, avec en tête les pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Aussi, dans le cadre de la coopération sino-burkinabè, le Burkina Faso sollicite un appui considérable de la Chine pour non seulement notre pays, mais aussi pour les pays du G5 Sahel afin de vaincre le terrorisme dans notre espace sahélien.

Les militaires et policiers radiés proposent leur apport à la lutte contre le terrorisme. Comment appréciez-vous leur proposition ?

Face à l’ennemi commun qui s’attaque à notre patrie, toutes les forces vives de la Nation ont leur place et un rôle à jouer. C’est l’union sacrée de la nation entière. Par ailleurs, il me plaît de rappeler que le cas spécifique des militaires et policiers radiés est en cours de traitement par le HCRUN et les autorités compétentes.

Les députés ont décidé de lever des fonds (127 millions de FCFA) pour leur contribution à l’effort de guerre contre le terrorisme. Avez-vous une idée sur l’utilisation qui en sera faite ?

L’effort consenti par les députés est très louable, et nous leur en sont grandement reconnaissants. Nos besoins actuels étant très grands, cette somme sera judicieusement utilisée pour le renforcement des capacités de l’Armée nationale.

Face au terrorisme, le Burkina se retrouve, contrairement au passé, sans médiateur connu comme tel. Etes-vous du même avis ?

A ma connaissance, nous n’avons jamais eu de médiateurs entre notre pays et les terroristes qui nous attaquent et qui avancent masqués. Le jour où ils se dévoileront et feront connaître leurs revendications, il se pourrait qu’une médiation soit nécessaire entre eux et le Burkina Faso. Mais à l’heure actuelle, une médiation se ferait entre quelles parties identifiées ? Sur la base de quel litige connu ? Je ne vois donc pas quelle place donner à une quelconque médiation que celle de défendre farouchement l’intégrité de notre territoire.

Avez-vous quelques griefs contre les lenteurs opérationnelles de la force conjointe du G5 Sahel ?

Pour votre souvenir, sachez que la force conjointe du G5 Sahel a déjà mené des opérations sur les territoires malien, burkinabè et nigérien à travers des actions d’envergure : Panga I et II, et Awobi.
Outre les questions de financement qui tardent à se mettre en place, la principale difficulté réside dans l’équipement conséquent de ces bataillons qui ont besoin d’être aux normes avant de mener des opérations d’envergure. En attendant, je vous rassure quant à la détermination des Etats à rendre cette force plus opérationnelle.

Suite à l’attaque du QG de cette force conjointe en juin dernier à Sévaré au Mali, les chefs d’Etat membres du G5 Sahel ont décidé de confier le commandement à la Mauritanie et au Tchad au détriment du Mali et du Burkina. Quel commentaire en faites-vous ?

C’est de façon collégiale que cette décision a été prise et elle entre dans le cadre du commandement tournant de cette force. Nous attendons de ce nouveau leadership plus d’innovation pour l’atteinte des objectifs.

Comment pouvez-vous qualifier vos rapports avec les militaires ?

Sachez que les militaires sont des citoyens comme les autres. Depuis ma nomination comme ministre, j’ai eu des coudées franches dans mes rapports avec toute la hiérarchie militaire qui est très professionnelle. Elle est toujours à mon écoute et m’a toujours conseillé efficacement. Les rapports que j’ai avec tous les militaires sont pleins de courtoisie et de respect mutuel.

En tant que ministre de la Défense, comment appréciez-vous la cohésion de l’Armée nationale ?

Quand nous sommes venus aux affaires, nous avons constaté que notre Armée nationale venait de loin et était en train de se reconstruire. Les différents remous de notre société ne l’avaient pas laissée indemne. Des efforts sont faits sans relâche pour donner à celle-ci son lustre d’antan. La détermination des chefs a permis de faire bouger les lignes et aujourd’hui, nous pouvons être fiers de notre Armée.

Quel bilan pouvez-vous faire depuis votre arrivée à la tête de ce département ?

Depuis notre arrivée en 2017 à la tête du ministère en charge de la Défense, nous avons, en si peu de temps, enregistré des acquis importants dont les principaux sont, d’abord, l’adoption, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, d’une loi de programmation militaire consacrée à l’armée. Celle-ci va permettre d’une part de former, d’équiper, et de construire des infrastructures stratégiques et d’autre part de construire progressivement une armée républicaine, apolitique et professionnelle. Il y a, ensuite, le renforcement des capacités opérationnelles des forces armées nationales (FAN) à travers la construction d’infrastructures et l’acquisition d’équipements opérationnels. Et ce, sans oublier l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires en général. Nous pouvons aussi évoquer le démarrage du processus de construction et d’équipement de l’hôpital d’instruction des Armées. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase de sélection d’un cabinet pour les études de faisabilité. Il faut noter également le renforcement de la coopération militaire avec la signature de plusieurs nouveaux accords avec des pays amis qui vont appuyer les Forces Armées Nationales dans plusieurs domaines comme la formation et l’équipement.

Pour parler du procès du putsch manqué, des avocats de la défense se sont déportés parce que la Justice militaire serait assujettie au ministère de la Défense. Ce qui les empêche, selon eux, de défendre sereinement leurs clients. Quelle est votre appréciation ?

Je crois savoir que les avocats qui se sont déportés l’ont fait pour d’autres raisons que celle que vous avancez. Notamment, ils auraient contesté la qualité du juge Ouédraogo Seydou de présider le tribunal parce qu’il aurait posé des actes dans ce dossier à un stade précédent, et ils se seraient aussi élevés contre le fait que le ministre de la Justice, Monsieur Bagoro, partie civile dans le procès, a signé le décret de nomination des membres du tribunal. Je crois aussi savoir que ces avocats ont usé des voies de recours que la loi leur offre pour leurs contestations. Mais tout cela étant très technique, je ne peux émettre un quelconque avis et ce n’est pas non plus dans mes prérogatives.
Pour ce qui concerne l’assujettissement de la Justice militaire au ministre de la Défense, chacun peut constater que depuis la modification du Code de justice militaire intervenue en 2017, le ministre de la Défense ne peut actionner la Justice militaire en aucune manière, puisque ce n’est plus lui qui ordonne les poursuites. Il n’intervient à aucun stade de la procédure et cela, tous les avocats le savent bien.

On aurait durci le régime de résidence surveillée du Général Djibrill Bassolé. On lui aurait même interdit de jouer à la pétanque. A quel souci cela répond-il ?

La mise en résidence surveillée du Général Bassolé vise aussi à assurer la sécurité de ce dernier, dont nous avons la charge. Depuis sa mise en résidence, il s’adonnait à la pratique de la pétanque sans problèmes. A un moment donné, les Services de sécurité ont jugé, au vu des renseignements qui leur sont parvenus, que la pratique de ce sport, qui se fait avec des boules en acier qui sont des objets contondants, était devenue un danger pour la sécurité du Général. Ils ont donc décidé d’y mettre provisoirement fin, sans pour autant exclure la possibilité de l’y autoriser encore si tout danger pour sa personne est exclu.

On sait que vous et le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, vous êtes de la même province, le Zoundwéogo. Quel genre de relations entretenez-vous avec lui ?

Je n’ai pas de relations particulières avec lui. Nous sommes ressortissants de la même province comme vous le dites si bien. C’est peut-être le hasard de la géographie qui l’a voulu ainsi, sinon rien ne nous lie. Il a une certaine conception de la politique. Moi j’ai la mienne fondée sur des valeurs morales et éthiques. Il cherche à être président du Faso, peut être que son rêve se réalisera un jour, mais sur une autre galaxie. C’est tout ce que je peux en dire pour le moment.

Comment se prépare le 11 décembre dans votre région ?

Je peux le dire avec une légitime fierté, je me suis battu pour que Manga abrite cette année les festivités commémoratives du 58e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. Je rends grâce à Dieu car c’est aujourd’hui une réalité quand bien même certains en doutaient. Je constate que les préparatifs se déroulent bien et que les travaux avancent à un rythme satisfaisant. Pour le reste, mon collègue ministre en charge de l’Administration territoriale qui est le président du comité d’organisation du 11 décembre, est mieux placé que moi pour répondre à cette question.

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« Le Pays » : Vous auriez donné une définition erronée de l’infanterie lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale sur la sécurité, qui a suscité beaucoup de réactions de la part de l’opinion et sur la toile. Qu’en dites-vous ?

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Leur sacrifice ne sera pas vain. Cela dit, je voudrais tout d’abord vous dire que notre présentation à l’Assemblée nationale n’avait pas pour objet de donner des définitions de tel ou tel mot. Il s’agissait plutôt de présenter d’abord la situation sécuritaire de notre pays que vous savez assez préoccupante en ce moment. Ensuite, d’étaler les difficultés qui sont celles de notre Armée dans le contexte actuel et enfin d’indiquer les mesures prises ou à prendre pour assurer la sécurité des Burkinabè et de leurs biens. A l’issue de l’exposé que nous avons fait, plus d’une cinquantaine de députés se sont inscrits pour poser des questions, preuve que le sujet représentait une grande importance pour notre nation. Cet exercice de présentation et de questions/réponses, nous l’avons fait à la satisfaction des honorables députés qui l’ont très bien apprécié et ils nous l’ont clairement exprimé. S’il a plu à des gens de se livrer à des spéculations étymologiques et sémantiques, vous comprenez aisément que nous ne nous reconnaissons pas dans de telles considérations.

Et pourtant, le président de l’Assemblée nationale a décidé de déposer plainte contre X au sujet de cette affaire qui a fuité. Est-ce que cette plainte n’apporte pas de l’eau au moulin de ceux qui croient que vous avez effectivement dit cela ?

Le président de l’Assemblée nationale a dit qu’il allait déposer une plainte contre X au sujet de fuites dans une séance à huis clos censée être confidentielle, mais je n’ai pas échangé avec lui pour savoir de quoi il s’agissait.

Trouvez-vous normal que ceux qui meurent au combat soient presqu’exclusivement des jeunes ?

A la guerre, on ne peut pas savoir à l’avance qui va mourir. C’est une question récurrente qui se comprend aisément. C’est durant les missions de reconnaissance que nous avons subi nos plus grandes pertes. Etant donné que ces missions sont, en général, exécutées par les soldats et les jeunes officiers qui sont majoritairement à la base de la pyramide des âges à savoir les plus jeunes, il va de soi qu’à cette phase du combat, nos soldats soient les plus exposés. Dans toutes les armées, les soldats représentent la frange la plus jeune. Au Burkina, nos soldats sont recrutés à la fleur de l’âge. 18 ans pour les uns et 20 ans pour les autres. De plus, l’accomplissement de certaines missions exige beaucoup de courage mais surtout de l’endurance physique. De ce fait, il est tout à fait normal que ce soient les plus jeunes qui soient commis à ces tâches. Rarement les hommes âgés de plus de 40 ans sont engagés dans les forces spéciales.

Au Conseil des ministres du mercredi 26 septembre, il a été décidé de prendre des mesures de soutien aux militaires et à leurs ayants cause en cas de blessures graves ou de décès sur le champ de l’honneur. Est-ce à dire que cela ne se faisait pas ?

Un ensemble de textes réglementaires comprennent des mesures générales de soutien et d’accompagnement dont le champ d’application venait couvrir les cas de militaires tués ou blessés en opérations et à leurs ayants cause. A titre d’exemples, il y a la Loi N°47/94/ADP du 29 novembre 1994 portant régime général de retraite des fonctionnaires, militaires et magistrats, qui prévoit le versement d’un capital décès et la pension de réversion au conjoint survivant et aux orphelins. Il y a la Loi 022-2006/AN du 16 novembre 2006 portant régime de prévention et de réparation des risques professionnels applicables aux agents de la Fonction publique, aux militaires et aux magistrats, qui permet de prendre les soins en charge, prévoit le versement d’une rente d’incapacité comme l’indemnisation de l’incapacité temporaire ou définitive, qui est reversée aux ayants cause en cas de décès. Il y a aussi, dans le statut des personnels des forces armées, des dispositions relatives à des congés spécifiques accordés aux blessés et malades pour leur permettre de se soigner dans les meilleures conditions. Il y a la Loi 062-2015/CNT du 6 septembre 2015 portant statut de pupille de la Nation, en attente de textes d’application, etc. Mais dans le contexte sécuritaire actuel, nous avons jugé ces mesures insuffisantes, au regard des sacrifices consentis pour préserver la Nation et assurer la sécurité des biens et des personnes. C’est pourquoi nous avons proposé ces nouvelles mesures qui ont été adoptées. Comme pour dire qu’à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Pouvez-vous rassurer les Burkinabè que vous, en tant que civil, ministre de la Défense, vous avez le profil de l’emploi ?

Les civils ministres de la Défense sont légion à travers le monde et vous remarquerez qu’au Burkina Faso comme ailleurs, cela n’est pas nouveau. J’assume cette fonction depuis maintenant plus de 18 mois et je voudrais une fois de plus remercier le président du Faso et le Premier ministre qui m’ont fait confiance en me nommant à cette fonction stratégique. J’ai accepté d’assumer cette fonction parce ce qu’en tant que citoyen de ce pays et patriote, je suis prêt à servir partout où le devoir m’appelle. Je l’ai accepté aussi parce j’estime avoir les capacités pour cette fonction. Ceux qui sont les mieux placés pour apprécier si j’en ai les capacités, c’est ma hiérarchie qui m’a nommé à cette fonction et qui m’a renouvelé sa confiance au cours de cette année 2018. J’ai des attributions en tant que ministre de la Défense, j’ai une lettre de mission et j’estime que je les exécute au mieux, dans le contexte actuel.

Pourtant, l’opposition a plusieurs fois réclamé votre remplacement au motif que
vous n’auriez pas les compétences requises. Cela a été notamment expliqué lors de la marche-meeting du 29 septembre dernier par Zéphirin Diabré.

Il faut savoir cerner chaque situation et l’examiner dans son contexte. Je pense personnellement que la lutte actuelle contre le terrorisme et les ennemis de notre peuple, devrait transcender les ambitions politiciennes et ne prendre en compte rien que les intérêts de notre peuple. Le combat politique, que ce soit au niveau national, régional ou local, ne devrait pas se servir de questions aussi sérieuses de cette façon-là. Vous avez parlé de l’opposition politique, vous avez aussi parlé de Monsieur Zéphirin Diabré, même si ce dernier semble être aujourd’hui le Chef de file de l’opposition, il faut savoir faire la différence entre ces deux. Pour mieux comprendre les intentions dans certains propos, il faut parfois situer leurs auteurs dans leur contexte géopolitique. Comme je l’ai dit plus tôt, c’est ma hiérarchie qui apprécie la mission qu’elle m’a confiée et nulle part au monde, on n’a vu l’opposition dicter à la majorité ou au chef de l’Exécutif, le choix de ses ministres.

Est-ce qu’avec le recul, vous rediriez aujourd’hui que « nous allons terroriser les terroristes » ?

Bien sûr que je le dirais. Je tiens ici à affirmer qu’à l’heure actuelle, les terroristes n’ont pas de sanctuaire au Burkina. Ils sont contraints, pour faire parler d’eux, de mener des actions lâches comme déposer des engins explosifs improvisés (EEI) ou s’attaquer aux positions qu’ils estiment fragiles de par leur éloignement. Dans tous les cas, les FDS continueront à se battre pour que notre patrie, qui nous est si chère, retrouve la paix et la sécurité pour permettre un développement harmonieux. Et ma conviction reste intacte, cette guerre qui nous est imposée, nous la gagnerons.

Etes-vous satisfait de la communication gouvernementale face à la situation ?

De manière générale, la communication gouvernementale est bien menée. Certaines actions menées sur le terrain ne peuvent pas à chaque fois être portées à la connaissance du public car relevant du secret des opérations. Bien sûr, tout est perfectible. Ce que nous déplorons, c’est surtout le foisonnement d’informations parfois erronées sur les réseaux sociaux et certains commentaires désobligeants tendant à saper le moral des FDS.

Depuis la double attaque terroriste à l’Est courant mi-septembre et qui a causé la mort de 8 soldats, il se tient régulièrement le conseil national de défense. Malgré tout, on assiste à des actes terroristes. Quelle est l’utilité de cette instance ?

Le conseil supérieur de la Défense nationale est un des organes prévus par la loi portant organisation générale de la défense nationale, qui a pour rôles, entre autres, d’assister le président du Faso dans l’orientation de la politique nationale de défense et de veiller à la mise en œuvre de cette politique par le Gouvernement, de décider des mesures de défense en temps de crise et d’assurer la conduite de la guerre le cas échéant. Il ressort de cela que sa mission ne doit pas s’arrêter parce qu’il y a des attaques et des victimes, bien au contraire. Il doit continuer à se réunir pour décider des mesures les mieux adaptées pour juguler les agressions dont notre pays est la cible. Cela dit, c’est un organe important de la gouvernance militaire.

Une certaine opinion pense que les bombardements qui ont eu lieu à Pama et à Gayeri dans la région de l’Est, n’auraient, en réalité, concerné que des sites d’orpaillage infestés par des bandits de tous acabits. Qu’en dites-vous ?

Pour cette question, je vous dirai, qu’ils soient djihadistes, terroristes, criminels ou bandits de grand chemin, ils ont tous le même objectif : empêcher les Burkinabè de vivre en paix et en sécurité sur leur territoire. Pour cela, nous devons les combattre tous. Concernant les bombardements, ils avaient pour objectif de détruire les nids des terroristes afin de les empêcher de s’y implanter et je peux vous dire que les objectifs ont été atteints.

Maintenez-vous que ces bombardements ont eu lieu sur les forêts où se cachent des terroristes ?

Oui, je confirme cela.

Pourquoi n’y a-t-il jamais eu de bilan de ces bombardements ?

Les bilans existent, mais pour des raisons opérationnelles et de confidentialité, ils ne peuvent pas être divulgués

Il y a une reprise des activités terroristes dans le Soum. Comment expliquez-vous cela ?

Il y a plutôt une accalmie actuellement. Cela dit, je conviens avec vous qu’entre-temps, nous avons constaté une reprise des activités terroristes au Nord, coïncidant curieusement avec des attaques à l’Est et sur d’autres régions du pays. Cette coïncidence nous amène à penser que tous ces événements, certainement sont liés, pour une seule cause. Apparemment, les attaques auxquelles nous faisons face ne sont plus du seul fait de l’extrémisme religieux. Certes, les agressions auxquelles nous sommes confrontés sont de nature terroriste mais beaucoup d’indices laissent penser qu’il s’agit d’une coalition entre plusieurs forces du mal. Voir d’une tentative de déstabilisation de notre pays.

L’on constate que les attaques sur le sol burkinabè sont rarement revendiquées. Quelle explication pouvez-vous donner à cela ?

Vous conviendrez avec moi qu’une attaque terroriste n’a de sens que lorsqu’elle est revendiquée, donnant ainsi une certaine visibilité à son auteur. Même s’il est vrai que l’on considère à tort les terroristes comme des fous, ces derniers savent que leur existence en tant que mouvement est fortement liée à leur capacité de nuisance. La revendication fait partie intégrante de leur plan. En outre, une attaque peut, de par le mode d’action, être de nature terroriste mais commanditée par d’autres acteurs avec des objectifs inavoués. Nous devons donc prendre en compte la possibilité d’une collusion entre plusieurs groupes de natures différentes, qui agiraient pour atteindre des objectifs qui leur sont propres.

En tant que ministre de la Défense, pensez-vous que nos forces de défense et de sécurité (FDS) ont le matériel requis pour faire face à la situation ?

On a hérité d’une situation très difficile où l’armée a été désarticulée. Tant dans son fonctionnement que dans ses capacités opérationnelles. Cependant, aucune armée au monde n’a tout le matériel qu’il souhaite. Le Burkina n’est pas du tout démuni en matière d’équipements et d’armements. Peut-être que la nouvelle donne stratégique nous impose l’acquisition d’un type de moyens que nous n’avons pas pour le moment, mais ce n’est qu’une question de temps car la loi de programmation militaire votée en 2017, pourrait palier ces insuffisances. De plus, je tiens à souligner que l’acquisition de moyens nouveaux implique forcément des efforts en matière de formation. Dans cette lutte, l’acquisition des moyens est certes une préoccupation, mais ce dont on a le plus besoin, c’est le renseignement. Et la recherche du renseignement, surtout humain, repose sur la capacité du peuple à constituer un ensemble cohérent pour démasquer toutes les forces du mal, quelle qu’en soit l’origine. Ces terroristes qui nous agressent vivent avec nous. Il n’y a pas de raison qu’ils puissent polluer notre environnement sans être démasqués. Si le peuple fait corps avec les FDS en s’impliquant résolument dans le renseignement, il va sans dire que ces forces seront rapidement mises hors d’état de nuire sans qu’on ait besoin de moyens colossaux.

Vous avez parlé des efforts en termes de formation. Est-ce que nos éléments qui sont au front ont tous la formation requise ?

Tous nos soldats ont reçu une formation adéquate pour se battre sur un champ de bataille. Beaucoup d’entre eux ont été aguerris sur des théâtres à l’extérieur du territoire. Toutefois, l’acquisition de nouveaux matériels peut nous amener à réorienter la formation et l’entraînement. De plus, la connaissance et l’apprentissage des comportements face aux Engins Explosifs Improvisés (EEI) doivent être une priorité. Le caractère asymétrique de cette guerre exige une adaptation constante de la formation face au nouveau contexte sécuritaire et nous nous y attelons.

Il semble que certains d’entre eux se plaignent de la qualité de la ration alimentaire. Au cas où ce serait avéré, qu’est-ce qui peut être fait pour améliorer leur quotidien alimentaire ?

L’appréciation de la qualité des repas relève d’un point de vue assez subjectif. En ce sens que les corps et unités disposent de ce qu’on appelle un service d’ordinaire chargé de composer les menus et de cuisiner les repas servis aux rationnaires. Des fonds dédiés à l’alimentation de la troupe sont alloués à chaque corps en fonction des effectifs à nourrir et à un taux journalier uniforme en dehors des forces spéciales. D’un corps à l’autre, vous pouvez avoir des préparations différentes et donc des appréciations différentes. C’est selon. Sinon, il revient à chaque chef de corps d’assurer une alimentation de qualité et toute la hiérarchie y veille. Il en est de même sur le terrain. Se plaindre de la qualité des repas ne saurait relever d’un point de vue général. Du reste, en fin d’année 2017, j’ai séjourné au front au Nord et au Sahel avec les soldats et nous avons partagé les mêmes repas. Je n’ai rien trouvé d’anormal. Au contraire, l’alimentation était de qualité acceptable.

D’aucuns parlent de l’acquisition de drones pour mieux faire face aux attaques terroristes. Est-ce que le Burkina a ses propres drones ?

De nos jours, sur les théâtres d’opérations militaires, les drones s’avèrent d’excellents outils de travail, notamment dans les missions de surveillance, de reconnaissance et de recueil de renseignements. En outre, les drones qui sont nettement moins coûteux que les aéronefs, sont très intéressants à acquérir par nos pays au budget limité. Je préfère me limiter à ce constat et ne pas en dire plus.

Une certaine opinion pense que nous ne devons plus envoyer de contingents militaires à l’étranger parce que nous sommes nous-mêmes victimes du terrorisme et pense même que ceux qui y sont déjà, devraient être rapatriés. Qu’en pensez-vous ?

Certes, nous sommes victimes d’agressions multiples sur notre territoire, mais je ne pense pas que cela doit nous amener, en tout cas pour le moment, à abandonner notre devoir de solidarité envers les autres pays de la communauté internationale. Si chaque pays arguait de ses difficultés intérieures, qu’elles soient financières, économiques, militaires ou d’un autre ordre, pour se replier sur lui-même, c’est la communauté internationale dans son ensemble qui serait affaiblie. De surcroît, les ennemis qui nous attaquent sont tout aussi présents dans les pays voisins où nous avons des troupes qui les y combattent. Donc, faire la guerre dans les pays où sont nos troupes, c’est aussi empêcher l’expansion du terrorisme qui ne connaît pas de frontière.

Est-il vrai que le Burkina Faso s’est approché de la Russie pour lutter contre le terrorisme ?

Dans le cadre de ses relations diplomatiques et de coopération avec les pays en général et avec les grandes puissances en particulier, le Burkina Faso développe une coopération dynamique et multidimensionnelle avec tous ses amis. En effet, la Russie, grande puissance militaire et pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, est sollicitée pour apporter son appui au Burkina Faso et aux pays du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme.

Est-ce que notre pays envisage d’approcher la Chine pour sa participation à la lutte contre le terrorisme ?

Le terrorisme ne connaît pas de frontières. Par conséquent, la lutte contre ce fléau des temps modernes, pour être efficace, doit requérir la participation de tous les pays épris de paix et de sécurité dans le monde, avec en tête les pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Aussi, dans le cadre de la coopération sino-burkinabè, le Burkina Faso sollicite un appui considérable de la Chine pour non seulement notre pays, mais aussi pour les pays du G5 Sahel afin de vaincre le terrorisme dans notre espace sahélien.

Les militaires et policiers radiés proposent leur apport à la lutte contre le terrorisme. Comment appréciez-vous leur proposition ?

Face à l’ennemi commun qui s’attaque à notre patrie, toutes les forces vives de la Nation ont leur place et un rôle à jouer. C’est l’union sacrée de la nation entière. Par ailleurs, il me plaît de rappeler que le cas spécifique des militaires et policiers radiés est en cours de traitement par le HCRUN et les autorités compétentes.

Les députés ont décidé de lever des fonds (127 millions de FCFA) pour leur contribution à l’effort de guerre contre le terrorisme. Avez-vous une idée sur l’utilisation qui en sera faite ?

L’effort consenti par les députés est très louable, et nous leur en sont grandement reconnaissants. Nos besoins actuels étant très grands, cette somme sera judicieusement utilisée pour le renforcement des capacités de l’Armée nationale.

Face au terrorisme, le Burkina se retrouve, contrairement au passé, sans médiateur connu comme tel. Etes-vous du même avis ?

A ma connaissance, nous n’avons jamais eu de médiateurs entre notre pays et les terroristes qui nous attaquent et qui avancent masqués. Le jour où ils se dévoileront et feront connaître leurs revendications, il se pourrait qu’une médiation soit nécessaire entre eux et le Burkina Faso. Mais à l’heure actuelle, une médiation se ferait entre quelles parties identifiées ? Sur la base de quel litige connu ? Je ne vois donc pas quelle place donner à une quelconque médiation que celle de défendre farouchement l’intégrité de notre territoire.

Avez-vous quelques griefs contre les lenteurs opérationnelles de la force conjointe du G5 Sahel ?

Pour votre souvenir, sachez que la force conjointe du G5 Sahel a déjà mené des opérations sur les territoires malien, burkinabè et nigérien à travers des actions d’envergure : Panga I et II, et Awobi.
Outre les questions de financement qui tardent à se mettre en place, la principale difficulté réside dans l’équipement conséquent de ces bataillons qui ont besoin d’être aux normes avant de mener des opérations d’envergure. En attendant, je vous rassure quant à la détermination des Etats à rendre cette force plus opérationnelle.

Suite à l’attaque du QG de cette force conjointe en juin dernier à Sévaré au Mali, les chefs d’Etat membres du G5 Sahel ont décidé de confier le commandement à la Mauritanie et au Tchad au détriment du Mali et du Burkina. Quel commentaire en faites-vous ?

C’est de façon collégiale que cette décision a été prise et elle entre dans le cadre du commandement tournant de cette force. Nous attendons de ce nouveau leadership plus d’innovation pour l’atteinte des objectifs.

Comment pouvez-vous qualifier vos rapports avec les militaires ?

Sachez que les militaires sont des citoyens comme les autres. Depuis ma nomination comme ministre, j’ai eu des coudées franches dans mes rapports avec toute la hiérarchie militaire qui est très professionnelle. Elle est toujours à mon écoute et m’a toujours conseillé efficacement. Les rapports que j’ai avec tous les militaires sont pleins de courtoisie et de respect mutuel.

En tant que ministre de la Défense, comment appréciez-vous la cohésion de l’Armée nationale ?

Quand nous sommes venus aux affaires, nous avons constaté que notre Armée nationale venait de loin et était en train de se reconstruire. Les différents remous de notre société ne l’avaient pas laissée indemne. Des efforts sont faits sans relâche pour donner à celle-ci son lustre d’antan. La détermination des chefs a permis de faire bouger les lignes et aujourd’hui, nous pouvons être fiers de notre Armée.

Quel bilan pouvez-vous faire depuis votre arrivée à la tête de ce département ?

Depuis notre arrivée en 2017 à la tête du ministère en charge de la Défense, nous avons, en si peu de temps, enregistré des acquis importants dont les principaux sont, d’abord, l’adoption, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, d’une loi de programmation militaire consacrée à l’armée. Celle-ci va permettre d’une part de former, d’équiper, et de construire des infrastructures stratégiques et d’autre part de construire progressivement une armée républicaine, apolitique et professionnelle. Il y a, ensuite, le renforcement des capacités opérationnelles des forces armées nationales (FAN) à travers la construction d’infrastructures et l’acquisition d’équipements opérationnels. Et ce, sans oublier l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires en général. Nous pouvons aussi évoquer le démarrage du processus de construction et d’équipement de l’hôpital d’instruction des Armées. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase de sélection d’un cabinet pour les études de faisabilité. Il faut noter également le renforcement de la coopération militaire avec la signature de plusieurs nouveaux accords avec des pays amis qui vont appuyer les Forces Armées Nationales dans plusieurs domaines comme la formation et l’équipement.

Pour parler du procès du putsch manqué, des avocats de la défense se sont déportés parce que la Justice militaire serait assujettie au ministère de la Défense. Ce qui les empêche, selon eux, de défendre sereinement leurs clients. Quelle est votre appréciation ?

Je crois savoir que les avocats qui se sont déportés l’ont fait pour d’autres raisons que celle que vous avancez. Notamment, ils auraient contesté la qualité du juge Ouédraogo Seydou de présider le tribunal parce qu’il aurait posé des actes dans ce dossier à un stade précédent, et ils se seraient aussi élevés contre le fait que le ministre de la Justice, Monsieur Bagoro, partie civile dans le procès, a signé le décret de nomination des membres du tribunal. Je crois aussi savoir que ces avocats ont usé des voies de recours que la loi leur offre pour leurs contestations. Mais tout cela étant très technique, je ne peux émettre un quelconque avis et ce n’est pas non plus dans mes prérogatives.
Pour ce qui concerne l’assujettissement de la Justice militaire au ministre de la Défense, chacun peut constater que depuis la modification du Code de justice militaire intervenue en 2017, le ministre de la Défense ne peut actionner la Justice militaire en aucune manière, puisque ce n’est plus lui qui ordonne les poursuites. Il n’intervient à aucun stade de la procédure et cela, tous les avocats le savent bien.

On aurait durci le régime de résidence surveillée du Général Djibrill Bassolé. On lui aurait même interdit de jouer à la pétanque. A quel souci cela répond-il ?

La mise en résidence surveillée du Général Bassolé vise aussi à assurer la sécurité de ce dernier, dont nous avons la charge. Depuis sa mise en résidence, il s’adonnait à la pratique de la pétanque sans problèmes. A un moment donné, les Services de sécurité ont jugé, au vu des renseignements qui leur sont parvenus, que la pratique de ce sport, qui se fait avec des boules en acier qui sont des objets contondants, était devenue un danger pour la sécurité du Général. Ils ont donc décidé d’y mettre provisoirement fin, sans pour autant exclure la possibilité de l’y autoriser encore si tout danger pour sa personne est exclu.

On sait que vous et le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, vous êtes de la même province, le Zoundwéogo. Quel genre de relations entretenez-vous
avec lui ?

Je n’ai pas de relations particulières avec lui. Nous sommes ressortissants de la même province comme vous le dites si bien. C’est peut-être le hasard de la géographie qui l’a voulu ainsi, sinon rien ne nous lie. Il a une certaine conception de la politique. Moi j’ai la mienne fondée sur des valeurs morales et éthiques. Il cherche à être président du Faso, peut être que son rêve se réalisera un jour, mais sur une autre galaxie. C’est tout ce que je peux en dire pour le moment.

Comment se prépare le 11 décembre dans votre région ?

Je peux le dire avec une légitime fierté, je me suis battu pour que Manga abrite cette année les festivités commémoratives du 58e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. Je rends grâce à Dieu car c’est aujourd’hui une réalité quand bien même certains en doutaient. Je constate que les préparatifs se déroulent bien et que les travaux avancent à un rythme satisfaisant. Pour le reste, mon collègue ministre en charge de l’Administration territoriale qui est le président du comité d’organisation du 11 décembre, est mieux placé que moi pour répondre à cette question.

Interview réalisée par Drissa TRAORE
Le Pays du 16 octobre 2018

Carte de visite (CV)

Né le 28 décembre 1959 à Paris XIVe (France). Marié et père de 5 enfants.

Domaines de compétences générales

• Administration des affaires, Commerce extérieur, Affaires internationales ;
• Techniques de commercialisation (Marketing, force de vente, distribution) ;
• Promotion des PME et PMI ;
• Etudes et Prospection des marchés ;
• Communication d’entreprise et relations publiques ;
• Gestion, administration des entreprises et des organisations ;
• Gestion budgétaire et financière ;
• Organisation et gestion des foires et salons internationaux ;
• Promotion et encadrement de l’artisanat ;
• Modération d’ateliers et de séminaires de formation en promotion des exportations.

Formations et Diplômes

• Master en Administration des Affaires (MBA), (BAC+5)
Université Jean Moulin Lyon 3 (FRANCE),
Option "Affaires internationales",
Mention assez bien (2004)

• Diplôme d’Assistant du Commerce international (BAC+ 3)
(Licence), de l’Institut d’Etudes internationales et de Développement de Toulouse (FRANCE) (1984)

• Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) (BAC+2)
Option "Techniques de commercialisation"
Institut Universitaire de Technologie de Bordeaux (1983)

• Certificat d’Etudes Politiques, Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Bordeaux (1981)

• Baccalauréat de l’enseignement général, Série D, Lycée Philippe Zinda KABORE (1980)

Autres Titres obtenus

• Attestation délivrée par l’Institut International d’Administration Publique de Paris (IIAP) suite au cycle court "Elaboration et exécution du Budget de l’Etat" (1995)

• Certificat délivré par l’Académie régionale des Sciences et Techniques de la Mer d’Abidjan (Ecole Supérieure des Transports Maritimes) en "Transit et commerce international" (1989)
• Certificat d’aptitude délivré par le CCI/CNUCED/GATT suite à un programme de formation à Genève, Bruxelles et Paris en Organisation et Gestion des Foires, Salons,
Expositions et Missions commerciales. (1986)

Travaux

• Mémoire MBA : « La transformation du coton au BURKINA FASO : une solution à la crise ? »
• Etude comparative sur la gestion des manifestations commerciales : le cas de l’Institut du Commerce Extérieur du Portugal (ICEP) et de l’ONAC (BURKINA FASO).
• Rapport présenté au Centre du Commerce International (CCI) de Genève, sujet : "L’expérience Burkinabè dans le domaine des manifestations commerciales (Foires, Salons et Expositions) : Bilan et Perspectives".
• Article paru dans la revue "Lettre de l’ONAC" (Office National du Commerce Extérieur) : le Franchising et son applicabilité au BURKINA FASO.
• Mémoire de l’Institut d’Etudes Internationales et de Développement, sujet : "L’insertion dans le commerce international des coopératives agricoles et maraîchères du BURKINA FASO : Mythes ou Réalités".
• Mémoire du DUT, sujet : "Approches des problèmes de commercialisation des produits agricoles et maraîchers de la Haute Volta".

Stages et séminaires

• 11 novembre au 25 décembre 1995 : Participation au Cycle court organisé par l’Institut International d’Administration Publique (IIAP) de Paris sur "L’élaboration et l’Exécution du Budget de l’Etat".

• 14 au 16 décembre 1989 : Séminaire sur la Gestion de la Qualité et Commerce International.

• 10 au 24 octobre 1989 : Séminaire de formation organisé par l’Ecole Supérieure des Transports Maritimes d’Abidjan sur "Le Transit et le Commerce International".

• 30 avril au 25 mai 1989 : Mission d’information et de documentation sous forme de stage à l’Institut du Commerce Extérieur du Portugal (ICEP) et à la Direction de la Foire internationale de Lisbonne sur l’Organisation et la Gestion des Foires commerciales.

• Du 10 au 27 mars 1986 : Séminaire International de formation Organisé par le CCI/CNUCED/GATT à Genève, Paris, Bruxelles sur les Foires, Expositions et Missions commerciales pour les pays ACP Francophones d’Afrique.

• Mai 1984 (10 jours) : Stage à la Foire Internationale de Toulouse.

• Août-Septembre 1983 : Stage de synthèse à l’Union des Coopératives Agricoles et Maraîchères (UVOCAM), Ouagadougou.

• Juillet 1983 : Stage en gestion financière à l’Agence BNP de Talence (Bordeaux)

• Mai 1983 : Stage en Marketing, Publicité et Promotion des ventes, au Magasin "Le Printemps" de Bordeaux.

• Février 1982 : Stage en distribution à l’hypermarché "Carrefour" de Bègles région Bordelaise.

Expérience professionnelle et administrative

• Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants depuis février 2017.
• Ministre de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion Professionnelle, De janvier 2016 à février 2017.
• Chargé de Missions, Ministère de l’Industrie du Commerce et de l’Artisanat, novembre 2013-septembre 2014.
• Directeur Général de l’Artisanat, Ministère d’Industrie du Commerce et de l’Artisanat, de 2009 à 2011.
• Directeur Général du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), 1997-2009.
• Secrétaire général de l’organisation inter-africaine ; Comité de coordination pour le Développement et la Promotion de l’Artisanat Africain (CODEPA) 1998-2009.
• Questeur de l’Assemblée nationale chargé de la gestion budgétaire et financière de Juin 1992 à Juin 1997.
• Membre du Comité National d’Organisation du 1er Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) du 21 au 28 février 1997.
• Directeur général de FASO TOURS 1990-1992.
• Animateur de deux (02) séminaires sur le "Développement des Exportations" organisé par l’ONAC en collaboration avec le CCI/Genève : Ouagadougou du 13 au 15 septembre 1988, Bobo-Dioulasso du 20 au 22 septembre 1988.
• Membre du Comité National des Foires du BURKINA FASO.1985-1990
• Engagé en Mars 1985 à l’Office National du Commerce Extérieur (ONAC), à la Direction de la Promotion des Produits au service "Actions commerciales" en qualité de CHARGE D’ETUDES.

Notation du Conseil d’Administration

• 2009 : 9,75/10
• 2007 : 9,50/10
• 2005 : 9/10
• 2003 : 9/10
• 2001 : 9,50/10

Carrière politique

• Maire de la Commune de Manga de 2006 à 2014.
• Membre du bureau exécutif national (BEN), MPP Secrétaire chargé de la réforme de l’Etat.
• Elu Conseiller Municipal, adjoint au Maire de la Commune de Manga. 1995-2000.
• Elu Député et Questeur de l’Assemblée Nationale de Juin 1992 à Juin 1997.
• Secrétaire chargé des Relations interparlementaires du Parti Radical Transnational (Parti italien) de 1992 à 1998.
• Membre du Bureau politique, Secrétaire chargé du Budget (Trésorier) de l’ODP/MT,
• Membre de la Coordination du Front Populaire 1989-1992.
• Membre du Comité Central (CC) de l’ODP/MT, 1990-1991.
• Secrétaire Général de l’Association des Etudiants Voltaïques en FRANCE, section de Bordeaux (AEVF) 1981 – 1983.
• Membre dirigeant de l’Association des Scolaires de Ouagadougou (ASO) 1977 – 1980.
• Délégué Général des élèves du Lycée Philippe Zinda KABORE 1978 - 1979.

Distinctions honorifiques

• Commandeur de l’ordre National.
• Officier de l’Ordre National
• Chevalier de l’Ordre National
• Médaillé d’honneur des collectivités Territoriales

Pays visités

• AFRIQUE : ALGERIE, BENIN, CAMEROUN, CÔTE D’IVOIRE, CONGO, GABON, GHANA, GUINEE, EGYPTE, OUGANDA, MADAGASGAR, MALI, MAROC, NIGER, NIGERIA, SENEGAL, TOGO, TUNISIE, AFRIQUE DU SUD, ZAMBIE, ZIMBABWE, KENYA, ETHIOPIE, LIBYE, RDC, SOUDAN.

• EUROPE : BELGIQUE, FRANCE, HOLLANDE, DANEMARK, LUXEMBOURG, PORTUGAL, ESPAGNE, ITALIE, SUISSE, BULGARIE, Fédération de RUSSIE, SUEDE, République Fédérale d’ALLEMAGNE.

• AMERIQUE : CANADA, CUBA, ETAS-UNIS d’AMÉRIQUE, BRESIL.

• ASIE : CHINE POPULAIRE, CHINE DE TAÏWAN, PAKISTAN. THAILANDE.

Loisirs
Chasse, jeux vidéo, football, lecture, natation.