En janvier 1983, le médecin-Commandant Jean-Baptiste OUEDRAOGO nomme l’influent et incontournable Thomas SANKARA premier ministre de ce qu’on a appelé le CSP 2 (Conseil de salut du peuple 2). Il prononce alors un important discours d’investiture que j’ai pris plaisir à analyser rapidement pour vous en révéler la structure fondamentale de signification.

Le 25 novembre 1980, à la suite d’un coup d’Etat contre le président Général Sangoulé LAMIZANA, le Colonel Saye ZERBO prend le pouvoir en Haute-Volta à la tête du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN).
En septembre 1981, le Colonel Saye ZERBO nomme Thomas SANKARA, alors jeune officier populaire au sein de la troupe, Secrétaire d’Etat à l’information. SANKARA fait ainsi son entrée « officielle » en politique.
A la suite d’une décision du CMRPN de supprimer le droit de grève, Thomas SANKARA, opposé à cette mesure, démissionne en faisant le 21 avril 1982 en direct à la télévision nationale cette déclaration fracassante : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ».
Le 7 novembre 1982 intervient un nouveau coup d’Etat militaire qui porte le médecin-Commandant Jean-Baptiste OUEDRAOGO au pouvoir à la tête du Comité de salut du peuple (CSP).
En janvier 1983, le médecin-commandant Jean-Baptiste OUEDRAOGO nomme l’influent et incontournable Thomas SANKARA premier ministre de ce qu’on a appelé le CSP 2. Il prononce alors un important discours d’investiture que j’ai pris plaisir à analyser rapidement pour vous en révéler la structure fondamentale de signification.

Le graphe des relations structurantes des principales catégories sémantiques identifiables, obtenu sous GEPHI, laisse voir deux réseaux sémantiques (la taille des nœuds et des liens est proportionnelle aux poids des catégories et des relations concernées) :
Un réseau en orange sur le graphe qui met en scène le « gouvernement » du
« conseil de salut du peuple » face au « peuple » de Haute-Volta, à ses « intérêts » et surtout à ses aspirations de « liberté, d’indépendance et de progrès ».
Et un réseau en vert sur le graphe qui met en scène un premier ministre, Thomas SANKARA en l’occurrence, interpellant ses ministres (le « vous » renvoie aux ministres du gouvernement du CSP 2) pour leur dire en somme : votre relation au
« peuple » et à votre pouvoir d’agir (à travers la mobilisation de vos « compétences, capacités, intelligences ») doit toujours se faire à l’aune de certaines « valeurs morales et affectives » chevillées au corps (dont la recherche de la « confiance du peuple », le mérite, le respect, la haute conscience, l’honnêteté, la sagesse, le courage, l’amour du travail, l’enthousiasme, la dignité… le rejet du favoritisme, du régionalisme, etc.)
Ces deux réseaux de sens résument, à mon humble avis, le projet sankariste : un projet d’action efficace et efficient guidé par une exigence morale et affective pour et avec le peuple. Ce n’est donc pas un hasard si la Haute-Volta devient plus tard, sous la houlette de la présidence révolutionnaire de Thomas SANKARA himself, le
« Burkina Faso », c’est-à-dire le « Pays des Hommes intègres ».

Ousmane SAWADOGO, Consultant Text Analytics et Text Mining,
Kaceto.net.