L’assemblée nationale a effectué sa rentrée 2021 hier 22 janvier avec deux points à l’ordre du jour : la validation du mandat des députés suppléants et l’examen du projet de son règlement intérieur

Agitation hier matin au siège de la représentation nationale. Les nouveaux députés élus le 22 novembre dernier étaient convoqués pour une session ordinaire de début d’année avec deux points inscrits à l’ordre du jour : la validation du mandat des suppléants puis le remplacement des démissionnaires et l’examen et adoption du règlement intérieur de la 8ème législature, cette partie étant à huit clos.
A 7h57mn, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé arrive dans l’hémicycle, cache-nez bien accroché, fait le tour, et covid-19 oblige, salue, les mains jointes, ses collègues députés. Echanges avec les fonctionnaires parlementaires en attendant l’heure de l’ouverture officielle de la session, fixée à 9 heures.
A l’heure pile, il ouvre la session et appelle le plus jeune député pour faire l’appel en tant que secrétaire parlementaire et vérifier que le quorum est atteint.
Les mesures de distanciation physique sont respectées ; un fauteuil sur deux n’est pas occupé. L’appel se termine pendant que des retardataires arrivent toujours, dans une ambiance de désordre. Ce qui, manifestement agace le président Sakandé. Il rappelle que l’heure c’est l’heure et que désormais, la salle sera fermée aux retardataires, y compris les journalistes et les fonctionnaires parlementaires, dès que le président est là. "Nous devons faire l’effort de donner le bon exemple en arrivant à l’heure" lance t-il à ses collègues. 96 députés sur 127 ont répondu présents, le quorum est donc atteint. L’assemblée peut délibérer.
Avant d’entamer le premier point de l’ordre du jour, le président de l’Assemblée nationale instruit ses collaborateurs de trouver une place au premier rang et d’aménager un bureau pour le député du CDP, Yé Bongnessan Arsène, compte tenu de son statut d’ancien président de l’Assemblée nationale. La salle approuve par des applaudissements. Il annonce que bientôt une salle sera mise à la disposition des médias pour faciliter leur travail.

Au total, 24 mandats doivent être validés, ceux laissés vacants par les départs des titulaires soit pour devenir ministres, soit pour démission volontaire ou d’incompatibilité avec les postes occupés.
En plus des ministres, on a ainsi appris que, entre autres, l’ancien premier ministre Paul Kaba Thiéba, Daouda Simboro et Smaïla Ouédraogo avaient démissionné.
Le directeur général du protocole d’Etat, Raymond Balima, le secrétaire permanent du 11 décembre Khalil Bara, le député UPC Diemdoda Dicko ou Mme Bony, Secrétaire générale de la présidence du Faso, ont quant à eux démission pour incompatibilité.
Pour les suppléants qui vont désormais siéger, c’est un jour spécial. Un fonctionnaire remet à chacun l’écharpe et lui explique comment l’enfiler. " Si leur nombre n’était pas élevé, on aurait appelé chacun devant et lui mettre l’écharpe ; mais ils sont 24 et nous sommes obligés de procéder autrement", explique le fonctionnaire.
A l’appel de son nom, le nouveau député répond présent, se lève et enfile l’écharpe, sous les accalamations de ses collègues.
Un seul manque à l’appel, Edouard Sanou, secrétaire générale de l’UPC France et suppléant de Zéphirin Diabré. Il sera investi la prochaine fois.
Le président de l’Assemblée nationale félicite les nouveaux et leur rappelle qu’ils sont investis d’une mission au service du peuple, chose qu’ils doivent avoir à l’esprit en permanence durant leur mandat. La séance publique est maintenant terminée ; place au huit clos. Les journalistes et ceux qui étaient venus accompagner leurs amis sont priés de vider la salle.

Parmi les 23 investis hier, figure Germanie Nassouri Pitroipa, suppléante de Maître Stanislas Sankara, entré dans le gouvernement Dabiré II en tant que ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la ville.
Tôt le matin, des camarades de l’UNIR/PS se sont donné rendez-vous chez elle pour l’accompagner à l’assemblée nationale où elle doit continuer le combat au nom des idéaux sankariste. " On attend beaucoup d’elle et la connaissant, on sait qu’elle va relever les défis. Je suis contente pour elle parce que, vu son parcours, elle mérite cette place et surtout pour ce qu’elle va apporter aux débats parlementaires", confie une militante sankariste.
Quant à la désormais honorable Pitroipa, c’est avec honneur et humilité qu’elle succède à Maître Sankara, "parce qu’on ne remplace pas Maître Sankara".
Elle est fière de porter les valeurs sankaristes dans l’hémicycle et remercie les militants et les électeurs qui "m’ont mise ici pour travailler dans l’intérêt du peuple en ayant comme valeur l’éthique sankariste"

Dominique Koné
Kaceto.net