L’Agence du commerce en Afrique accueille, après le Sénégal, un 21e membre, le Burkina Faso. Le pays reçoit une garantie supplémentaire dans le financement de ses investissements, tant pour répondre à la crise sanitaire qu’à financer les projets structurants.

Le Burkina Faso recevra un décaissement de 15 millions d’euros au titre de l’accord de participation avec l’ACA (Agence du commerce en Afrique). Cette somme proviendra de la BEI (Banque européenne d’investissement). Il s’agit de la première contribution de ce type depuis l’adhésion du pays à l’ACA et à la signature d’une convention de financement avec la BEI, en octobre 2020. Le processus d’adhésion à l’ACA est ainsi en voie d’achèvement.

« Nous continuons à être un facilitateur et un catalyseur de l’investissement et du commerce qui aide les moteurs économiques du continent à fonctionner rapidement et plus efficacement, nonobstant les incertitudes posées par la pandémie », promet le directeur général de l’ACA, Manuel Moses.

Le gouvernement a récemment ratifié le Traité de l’ACA, lequel confère à l’Agence un statut de créancier privilégié, lui octroyant ainsi la priorité de paiement en cas de défaillance ou d’action souveraine.

À l’issue de la signature de cet accord de participation, la BEI procédera au décaissement des fonds propres du Burkina Faso, qui remplit ainsi ses conditions d’adhésion.

L’ACA a été créée en 2001 par le Comesa (marché commun de l’Afrique orientale et australe), avec le soutien de la Banque mondiale. Cette structure a pour mission d’aider les pays africains à attirer les investissements et à faciliter le commerce.

L’assureur multilatéral contre les risques politiques et de crédit est détenu par vingt nations souveraines africaines, et le Burkina Faso est en passe d’en devenir la vingt et unième. L’Afrique centrale et de l’Ouest comptent actuellement neuf membres de l’ACA, dont le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Togo, et, depuis le 9 décembre, le Sénégal.

Le pays de la Teranga a également bénéficié d’un apport en capital souscrit de 15 millions d’euros, grâce au soutien de la BEI. Outre les grands projets de long terme contenus dans le Plan Sénégal émergent à horizon 2035, l’Agence accompagnera des projets viables d’une valeur de plus d’un milliard $, dans les secteurs de la finance, de l’énergie et des infrastructures.

D’autres pays pourraient les rejoindre, notamment le Tchad, le Mali, l’Angola, l’Égypte, dans les mois à venir ; leur processus d’adhésion est quasiment bouclé.

Attirer de nouveaux investisseurs

Selon ses promoteurs, l’adhésion du Burkina Faso à l’ACA aidera le pays à relever les défis socio-économiques causés par la pandémie de Covid-19. Plus généralement, elle lui permettra d’améliorer le climat des affaires en accédant à une gamme d’instruments de garantie et d’autres produits d’assurance commerciale et d’investissement.

En effet, le mécanisme de garantie des investissements apporte une sécurité aux investisseurs et facilite le commerce et l’accès au financement des projets de développement. La dette principale de l’ACA est notée « A » par Standard & Poor’s et « A3/Stable » par Moody’s.

L’exposition brute actuelle de l’ACA au Burkina Faso s’élève à 36 millions de dollars, avec un marché potentiel de projets prioritaires dans les secteurs de la finance, des énergies renouvelables, du pétrole et du gaz, estimé à 1,8 milliard $. Ce potentiel devrait se matérialiser au fil des mois.

« Toutes les facilités offertes par cette adhésion à l’ACA permettront au Burkina Faso d’attirer des investisseurs, d’exécuter des grands projets, d’améliorer et de sécuriser son commerce régional et international », se réjouit Lassané Kaboré, ministre de l’Économie, des finances et du développement du Burkina Faso. Cette avancée contribuera à la réalisation du deuxième Plan national de développement économique et social.

« Qui est de faire Burkina Faso, une nation résiliente, solidaire, de démocratie et de paix, transformant la structure de son économie pour réaliser une croissance forte et durable », précise le ministre, reconduit à son poste dans le nouveau gouvernement.

Le pays « pourra multiplier ses investissements par cinq », avance Manuel Moses, directeur général de l’ACA. Selon qui l’agence L’ACA œuvre activement « en sourdine » pour soutenir les projets stratégiques de commerce et d’investissement des gouvernements africains, bien que cette contribution « ne soit pas toujours visible du grand public ».

« Nous continuons à être un facilitateur et un catalyseur de l’investissement et du commerce qui aide les moteurs économiques du continent à fonctionner rapidement et plus efficacement, nonobstant les incertitudes posées par la pandémie. »

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