Désigné président de la Transition et chef de l’Etat par les assises nationales le 14 octobre dernier, le capitaine Ibrahim Traoré a prêté serment ce matin devant le conseil constitutionnel, lequel l’a renvoyé à l’exercice de ses fonctions.

C’est fait : le capitaine Ibrahim Traoré vient de prêter serment ce jour 21 octobre 2022 à l’occasion d’une audience solennelle du conseil constitutionnel, en présence des chefs militaires, paramilitaires, des autorités judiciaires, religieuses et coutumières.
Visage largement mangé par un masque qu’il porte, les mains gantées, il a récité la main levée, la formule consacrée : "Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina du Faso »
S’adressant au nouveau chef d’Etat, le président par intérim du conseil constitutionnel, Boureima Cissé lui a rappelé les arguments que lui-même a soutenus devant les Burkinabè pour justifier le coup d’Etat le 30 septembre 2022, intervenu huit mois après l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Notamment, la dégradation continue de la situation sécuritaire et l’incapacité de son prédécesseur, Paul Henri Sandaogo Damiba d’y remédier. Désormais, il lui a appartient, après avoir été désigné par les Assises nationales le 14 octobre dernier, d’assumer les plus hautes charges du pays et de relever les défis majeures auxquels est confronté notre pays, à savoir la reconquête de l’intégrité du territoire, le retour des personnes déplacées internes chez elles et l’organisation d’élections libres et transparentes pour un retour à l’ordre constitutionnel. "Vous qui êtes venu pour redresser la barre, sachez que vous avez quasiment une obligation de résultat" a t-il lancé au capitaine, avant de rappeler les propos du capitaine Thomas Sankara selon lesquels, "celui qui n’a pas mieux fait que ses prédécesseurs n’a rien fait".

Le sage du conseil constitutionnel a insisté sur la portée de la prise du pouvoir le 30 septembre par le capitaine de 34 ans dans le contexte particulier qui est celui du Burkina. "Il ne suffit pas de prendre le pouvoir ; encore faut-il pouvoir l’assumer pleinement et bien au service du peuple burkinabè", lui a t-il dit, avant de souhaiter de "tout cœur que la prochaine prestation de serment d’un chef de l’Etat, soit celle du président du Faso élu".
Dans son premier discours en tant que président de la transition et chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a aussi rappeler les circonstances dans lesquelles, lui et ses camarades ont posé des "actes anticonstitutionnels" en janvier 2022 en vue de redresser la situation nationale avant que des dérives ne les conduisent "à un recadrage le 30 septembre 2022 de la Transition. "Nous avons décidé en toute conscience d’assumer notre révolte, une révolte qui est celle de milliers de personnes déplacées internes, celle de soldats au front qui défient courageusement l’ennemi qui se cachait et qui ne se cache plus, celle de Volontaires pour la défense de la patrie qui défendent la patrie, celle des personnes déplacées internes et enfin celle de tous les Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur", a indiqué le capitaine Traoré. Il a surtout salué les autorités coutumières et religieuses qui se sont investies lors de la récente crise, pour "éviter le pire" et "aboutir à un dénouement pacifique" dans le face à face entre frères d’armes au lendemain du putsch du 30 septembre.
"Reconquête de l’intégrité du territoire, retour des PDI, envisager un développement endogène en ne comptant que sur nous-mêmes, en repensant profondément notre agriculture et notre élevage, notre technologie et en interrogeant les socles et les aspirations à la prospérité de notre peuple", voilà les objectifs les MPSR2 dirigé par le capitaine Traoré. Il a rassuré les partenaires étrangers que le Burkina respectera ses engagements et renouveler son serment à travailler pour le retour de la paix en ayant le peuple comme boussole.

"J’appelle à une mobilisation patriotique et populaire, jeunes, femmes, notables, religieux, Burkinabè de la diaspora pour ressouder le tissu social déchiré depuis des années", a t-il lancé, affirmant que pour "ma nation, je me battrai jusqu’au dernier souffle".
S’adressent à ses frères d’armes, il les a invités à l’unité, à taire certaines querelles pour vaincre "l’ennemi qui n’est pas au dessus de nous", d’autant que l’urgence le commande et que les VDP le sont déjà sur les différents théâtres d’opérations.

Kaceto.net