La Turquie entend bien renforcer sa présence au Burkina Faso. Après Turkish Airlines, sa compagnie aérienne très fréquentée par les Burkinabè et qui dessert Ouagadougou depuis plusieurs années, ses équipements en plomberie, ses produits textiles et ses meubles, puis récemment, ses drones par lesquels l’armée burkinabè traque les terroristes, il faudra désormais compter dans un avenir proche avec sa gastronomie. La diplomatie par la gastronomique et l’art culinaire, c’est le nouvel outil de l’offensive turque au « Pays des hommes intègres ».
Dans la soirée du 19 mai dernier, dans le jardin de la résidence de l’ambassadeur de la Turquie au Burkina, un parterre d’invités de marque trinquent et devisent dans une ambiance très détendue. Diplomates, représentants d’organisations internationales, hommes politique, chefs d’entreprises, artistes, etc., tous ont été conviés par l’ambassadeur Elgun Erdem Ari à l’occasion de la célébration de la semaine de la gastronomie turque placée sous le signe de la « Gastronomie turque durable, zéro déchet, traditionnelle et saine ». Un événement rehaussé par la présence de la ministre des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Oilvia Rouamba et du ministre délégué chargé de la coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré.
Parler de la gastronomie turque, c’est parler de l’identité culturelle millénaire, résultant d’une symbiose héritée des anciens empires grec, perse, romain, byzantin et ottoman. « Notre gastronomie représente notre culture et notre identité. Chaque assiette comprend non seulement des valeurs nutritionnelles, mais transmet également l’histoire, les valeurs, la foi et les expériences de sa région », a lancé d’entrée, l’ambassadeur dans son discours.
Fruit de traditions culinaires seldjoukide et impériale ottomane, la cuisine truque s’est bonifiée au fil du temps par sa créativité tout en exprimant la diversité culturelle du pays. « Nous sommes fiers que notre cuisine crée un équilibre délicat entre le corps, l’âme et la vie », a-t-elle indiqué, insistant sur le souci de la protection de l’environnement, d’où le « traditionnel aspect zéro déchet » qui la caractérise.
La diplomate turque en chef à Ouagadougou a rappelé qu’en 2017, à l’initiative de la première dame turque, Ermine Erdogan, la Turquie a lancé le projet « zéro déchet » pour face à la crise climatique, une initiative saluée par le secrétaire général de l’Organisation des nations unies. Une résolution a d’ailleurs été prise par l’instance mondiale, faisant du 30 mars de chaque année, Journée internationale « zéro déchet ».
Les invités qui ont dégusté le contenu du buffet qui leur a été proposé conviennent avec l’ambassadeur Algun Erdem Ari : il y a de fortes similitudes entre la cuisine turque et celle burkinabè. A preuves, tous les ingrédients qui ont servi à préparer les plats ont été achetés sur les marchés de Ouagadogou et ce sont des Burkinabè qui les ont concoctés. De vrais cordons bleus ! De son avis, il y a donc un potentiel marché que les Burkinabè doivent explorer, promettant d’être la première cliente du restaurant turc qui viendrait à s’ouvrir à Ouaga.
Bientôt des rendez-vous galants ou d’affaires autour d’un plat composé de Tepsi Kebap, de Hummus et de Tulum Peynirli Köz Biber dans la capitale burkinabè ?
Dominique Koné
Kaceto.net
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