Ce matin s’ouvre à la maison du peuple, une session extraordinaire du bureau politique de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Au menu, le bilan du double scrutin présidentiel et législatif du 22 novembre dernier et perspectives

Dire que l’UPC sort très fragilisée du double scrutin présidentiel et législatif du 22 novembre dernier est plus qu’un euphémisme. Les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sont un échec aussi bien pour la présidentielle que pour les législatives. Le président du parti du Lion, Zéphirin Diabré, qui avait réuni sur son nom 29,65% des suffrages en 2015 n’en a récolté cette année que 12,46%
Deuxième force politique derrière le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et première force de l’opposition dans la législature finissante, avec 33 députés, le parti créé et présidé par Zéphirin Diabré occupe désormais le 4è rang, derrière le MPP (56 députés), le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) d’Eddie Komboïgo (20 députés) et le Nouveau temps pour la démocratie (NTD) de Vincent Dabilgou (13 députés). L’UPC se contentant de récolter 12 députés.
Pour l’alternance tant rêvée par les militants et les cadres de l’UPC, il faudra encore attendre. La stratégie mise en place par les deux baobabs, Zéphirin Diabré et Eddie Komboïgo, était d’empêcher l’autre baobab, Roch Kaboré de faire un coup KO et à défaut, battre le MPP aux législatives et constituer à deux une majorité parlementaire, contraignant le locataire de Kossyam à une cohabitation. Dans cette hypothèse, Zéphirin Diabré aurait bien pu occuper le perchoir de l’Assemblée nationale pendant qu’Eddie Komboïgo devenait le patron de la primature.
La désillusion est grande et l’heure des premiers bilans sonne pour ces deux partis politiques alliés qu’un futur proche va sans doute séparer. Car du côté de l’UPC, il est désormais exclu de s’allier au Chef de file de l’opposition pour les cinq (5) prochaines années. Un post d’une discussion interne du Secrétariat général national qui a fuité la semaine dernière sur les réseaux sociaux indique clairement la nouvelle option de l’UPC. Contacté par Kaceto.net, un cadre confirme : « Oui, c’est vrai, ce n’est pas un Fake ; c’est une discussion qui devait rester interne et qui a fuité. Mais quelque part, ce n’est pas si mal ; ça nous a permis d’avoir les réactions de nos cadres et militants ». Et que disent-ils, les militants et les cadres ? Notre interlocuteur botte en touche : « C’est tout ça qui sera discuté au cours de la session extraordinaire du bureau politique », dit-il, mais concède-t-il, il est exclu que le président de l’UPC qui a managé les autres leaders de l’opposition pendant dix (10) ans se retrouve à son tour managé par l’un d’eux ».
Il reste donc deux possibilités, poursuit-il : « Soit on reste un parti indépendant, soit on rejoint la majorité présidentielle, à condition bien sûr qu’on nous fasse une offre intéressante. Mais franchement, après 10 ans, rester encore 5 ans dans l’opposition n’est pas tenable pour beaucoup de cadres et militants », confie-t-il.
Sans l’UPC, Eddie Komboïgo, qui hérite du chef de file de l’opposition risque donc de se retrouver dans la peau d’un général sans troupe, d’autant que dans son propre camp, des députés seraient individuellement tentés d’aller voir si l’herbe n’est pas plus verte de l’autre côté !

Joachim Vokouma
Kaceto.net