Tribune d’un homme politique sur les relations entre la France et ses anciennes colonies au moment où dans plusieurs pays, la politique française en Afrique est vivement décriée. Ce dont regrette l’auteur du texte ci-contre, qui dénonce " ces agités" pas tout conscients que la France est partie depuis longtemps. Décoiffant !

Nous assistons à de virulentes campagnes contre la présence française en Afrique. Dans presque toutes les capitales des pays francophones, il se trouve des activistes et des personnalités politiques et de la société qui clament haut et fort le départ de la France. Ils n’ont rien compris, la France est déjà partie de ces pays.
Tous ces agités ne prennent pas le temps de consulter les statistiques économiques entre la France et leurs pays.
Les francophones ne sont pas pragmatiques comme les anglophones, ils ont toujours le regard rivé sur le rétroviseur du passé. Cette hostilité a poussé la France à regarder ailleurs.
En 2018, la part de toute l’Afrique ne représente que 5,3% dans le commerce extérieur français et 0,6% avec les 15 pays de la zone CFA.
Ce sont les pays du Maghreb qui se taillent la part du lion : Maroc, Algérie et Tunisie.
En Afrique au Sud du Sahara, les principaux partenaires de la France sont hors de la zone CFA. Parmi les cinq principaux partenaires de la France, il n’y aucun pays de la zone CFA, la Côte d’Ivoire ne vient qu’en 9ème position 3,8%. Ce sont le Maroc 18,9%, l’Algérie 18,4%, la Tunisie 15,2%, le Nigeria 8,5% et l’Afrique du Sud 5,8%.
Pour ses approvisionnements en pétrole, gaz et matériaux stratégiques, ses principaux partenaires sont le Nigeria, l’Angola, l’Algérie, le Ghana, le Rwanda , la RDC et l’Afrique du Sud.
Pour les investissements directs IDE, les entreprises françaises ciblent des pays africains hors de la zone CFA. En 2017, l’Angola a reçu 8,7 milliards d’euros, le Nigeria 8,6 milliards d’euros et l’Afrique du Sud 2,5 milliards d’euros. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire ferment la marche avec 4 fois moins d’investissements que les premiers bénéficiaires.
En conclusion, ceux qui crient dehors la France doivent savoir que leurs pays occupent une place marginale parmi les intérêts commerciaux, financiers, industriels français y compris européens. Ceci explique d’ailleurs, le retard des pays francophones qui reçoivent moins d’investissements et commercent moins avec la France et les autres acteurs européens par rapport aux pays anglophones. Les pays de la zone CFA ne représentent rien pour la survie de la France.
Sans les investissements occidentaux et les transferts de technologie, la Chine serait encore un pays pauvre. Tous les pays asiatiques en ont bénéficié sans s’épancher sur le passé colonial des européens.
Aujourd’hui, les entrepreneurs français les plus innovants s’installent en Asie où on leur déroule le tapis rouge. Les asiatiques savent ce qu’ils veulent.
La France est la cinquième puissance économique mondiale, le deuxième réseau diplomatique mondial après les États-Unis, une grande puissance nucléaire. Oui, pour tenir son rang, elle a besoin de ses anciennes colonies pour affirmer son rôle de puissance. Elle est présente dans le Sahel pour défendre ses intérêts géopolitiques.
Nos dirigeants n’ont pas eu l’intelligence politique pour profiter d’une telle puissance afin de développer économiquement nos pays. L’intelligentsia et certains groupuscules ont cultivé dans nos société le rejet de la France et de ses entreprises. Nous récoltons le désert économique.
Continuez à crier à bas le néocolonialisme, il faut respecter notre souveraineté. Depuis quand un mendiant est-il souverain ?
Continuez à soutenir ces bandes d’incompétents, corrompus qui vous méprisent et qui n’hésitent pas à aller se soigner dans ces mêmes pays boucs émissaires. Ils sont incapables de sortir leur pays de la pauvreté. Dommage pour l’Afrique.

Par Alpha Saliou Wann
Homme politique guinéen