Alors que le délai de la vente de la convention révisée de gestion du chemin de fer Abidjan-Ouaga-Kaya arrive à échéance le 31 mars 2022, le Consortium Burkina 2050 a réuni la presse pour faire le point sur l’évolution de son combat pour son annulation. Avec en prime un soutien politique plus marqué et l’adhésion à la lutte de nouvelles structures.

La lutte pour l’annulation de la convention avec Bolloré serait-elle en train de devenir nationale ? Tout porte à le croire aux dires de la coordinatrice du Consortium Burkina 2050, Nestorine Sangaré. Selon elle, la pétition lancée pour cela a déjà été signée par plus de 13000 personnes. Avec l’adhésion d’organisations de commerçants comme le Syndicat national des commerçants du Burkina (SYNACOMB), l’atteinte des 15 000 n’est plus qu’une formalité, se réjouit la coordinatrice du Consortium Burkina 2050. Pour le Secrétaire général du SYNACOMB, Roch Nagalo, la coordinatrice mène une lutte pour laquelle il revenait aux commerçants d’être en première ligne. Raison pour laquelle, les commerçants ne manqueront plus désormais l’occasion de jouer leur partition dans cette lutte. A ce soutien de taille, la coordinatrice peut compter avec les nouvelles autorités. « Aussi bien le ministre des Transports, le président de l’Assemblée Législative de la Transition (ALT ) que le Premier ministre se sont montrés réceptifs à nos revendications », confie la coordinatrice.

Comme préalable à l’annulation de la convention, le consortium Burkina 2050 incite l’Etat burkinabé à s’enquérir du dossier auprès de l’ambassade de France mais aussi qu’il notifie aux représentations diplomatiques italienne et suisse sur le fait que Bolloré n’est pas autorisé à vendre SITARAIL à MSC qui relève de ces deux pays.
Il revient à l’Etat burkinabè d’interdire à MSC toute velléité de rachat de SITARAIL auprès de Bolloré qui n’en est pas le propriétaire. Mieux, la privatisation de SITARAIL ayant été effectuée depuis 1995 sous la recommandation de la Banque Mondiale, le consortium Burkina 2050 demande à l’Etat de saisir celle-ci en vue de faire non seulement l’évaluation de la privatisation, mais aussi de faire un audit financier de la gestion de Bolloré depuis cette date.
La gestion du chemin de fer relève de la souveraineté d’un pays selon les animateurs du Consortium. Il revient donc à l’Etat de prendre en main la gestion de son chemin de fer en la confiant à des investisseurs nationaux. Pour Roch Nagalo, cette affaire est révélatrice d’un manque de vision de nos Etats. « Avec le manganèse, nous disposons du nécessaire pour mettre sur pied une usine de fonderie grâce à laquelle nous pouvons relier toutes les régions par la voie ferrée qui est un important moyen de développement », assure-t-il.

Loura Soumana
Kaceto.net