Tandis qu’elle dément des rumeurs de retrait en Afrique, la Fintech Wave reçoit le soutien de la Société financière internationale, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Cet appui permettra d’élargir l’offre de Mobile money à moindre coût.

Les inquiétudes récentes concernant les activités de Wave en Afrique vont-elles s’estomper ? La maison mère américaine de la Fintech a démenti les rumeurs insistantes faisant état de son retrait de trois pays africains. Ces rumeurs, plus ou moins bien intentionnées, faisaient suite à la refonte – finalement annulée – des grilles tarifaires de la société de Mobile Money, qui a déclenché la surprise chez ses partenaires. Elles suivaient d’autres rumeurs – en rien confirmées –, que l’application Wave aurait été mise à l’index par un opérateur de téléphonie mobile qui interdirait à ses clients de l’installer.

Wave a « formellement démenti » les rumeurs de retraits dans trois pays africains, le Mali, le Burkina Faso, l’Ouganda. Le groupe affirme qu’il est « plus que jamais déterminé à rester dans ces pays à long terme, afin de continuer à œuvrer pour l’inclusion financière ».

Et ce 6 juillet 2022, la Fintech a reçu un soutien de poids, celui de l’IFC (Société financière internationale) qui révèle un investissement dans les filiales au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Pour la structure de la Banque mondiale, « ces deux fournisseurs de services de Mobile money contribuent à faire baisser les prix de ces solutions en Afrique de l’Ouest ».

Le financement, consenti par IFC et d’autres investisseurs, aidera Wave à développer ses activités en Côte d’Ivoire et au Sénégal et à élargir son offre de produits, ainsi que sa clientèle.

L’institution a arrangé un financement de 90 millions d’euros, comprenant un prêt d’IFC pour son propre compte de 25 millions d’euros, des prêts B d’un montant total de 41 millions d’euros, et des prêts parallèles d’un montant total de 24 millions d’euros. Ces prêts ont été accordés par différents fonds d’investissement.

Le partenariat entre IFC et Wave permettra de répondre à la forte croissance de la demande en matière de paiements numériques et de services de Mobile money en Afrique de l’Ouest », explique l’IFC. Cette tendance a été renforcée par la pandémie de la Covid-19. Pourtant, en dépit de son potentiel, l’accès aux services financiers numériques reste limité en Afrique de l’Ouest, qui ne dénombre que 24 % de comptes de mobile money actifs, contre 34 % en Afrique de l’Est en 2020.

« La vision de Wave, qui consiste à faire de l’Afrique le premier continent sans cash, en proposant des solutions abordables et orientées vers les utilisateurs, correspond aux ambitions d’IFC en matière d’inclusion financière universelle », explique Coura Sène, directrice régionale de Wave Mobile Money.

Œuvrer à l’inclusion financière

« Cet investissement de l’IFC et d’autres partenaires va nous aider à offrir une variété de produits financiers, ce qui encouragera les utilisateurs à rester dans le secteur financier formel et favorisera l’inclusion financière dans la région. »

De son côté, Aliou Maiga, directeur régional de l’IFC, explique sa démarche : « Favoriser l’accès aux services financiers pour les populations à faible revenu non bancarisées est une priorité. » Aussi, poursuit-il, « notre investissement dans Wave va non seulement promouvoir un secteur financier plus inclusif, mais il va aussi grandement contribuer à favoriser l’essor des solutions numériques en Afrique de l’Ouest ».

Outre le financement des opérations des deux sociétés, le soutien de l’IFC favorisera un environnement propice au développement des services de Mobile money dans la région grâce, à l’offre de service de Wave. Celle-ci se caractérise « par une grille tarifaire plus simple et des coûts de transaction réduits ». Cela devrait permettre d’accroître la fréquence et la valeur des transactions et de favoriser de nouvelles formes d’utilisation, en particulier parmi les clients à faible revenu.

En septembre 2021, l’IFC avait déjà investi 5 millions de dollars dans Wave Mobile Money Holdings Inc. dans le cadre d’un co-investissement avec Partech Africa.
Parallèlement, Wave a donc « formellement démenti » les rumeurs de retraits dans trois pays africains, le Mali, le Burkina Faso, l’Ouganda. Le groupe a tenu, dans un communiqué, à rassurer ses clients, affirmant qu’il est « plus que jamais déterminé à rester dans ces pays à long terme, afin de continuer à œuvrer pour l’inclusion financière ». En revanche, le groupe reconnaît avoir dû réduire ses effectifs « afin de garantir un fonctionnement optimal des services et pour rester agile ». La Fintech totaliserait 10 millions d’utilisateurs actifs dans cinq pays : Mali, Burkina Faso, Ouganda, Côte d’Ivoire, Sénégal. « Notre proposition de valeur reste inchangée, les retraits et paiements sont gratuits et les transferts à 1% », précise la Fintech.

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