Le premier ministre burkinabè, Albert Ouédraogo fait face à une situation pour le moins inconfortable. En l’espace de 48 heures, deux communiqués ont littéralement mis à mal sa crédibilité en tant que chef de gouvernement, un poste de haute responsabilité dans l’architecture institutionnelle de notre pays.
Pour sa première sortie médiatique qu’il a effectuée le 23 août dernier depuis sa nomination début mars 2022, il s’était exprimé sur la polémique qui avait entouré le retour de l’ancien président Blaise Compaoré début juillet dernier. Interrogé sur le sujet, il a expliqué que la famille de Feu Thomas Sankara ainsi que le Conseil supérieur de la magistrature avaient été contactés sur l’arrivée de Blaise Compaoré à l’invitation du président Damiba pour participer à une rencontre des anciens présidents consacrée à la situation nationale.
Hier, la famille de Thomas Sankara avait apporté un démenti des propos du premier ministre, indiquant avoir appris le retour de Blaise Compaoré par les médias.
On n’avait pas encore fini de commenter ce démenti qu’un autre est tombé cet après-midi, signé par le Conseil supérieur de la magistrature. Le contenu est en tout point identique à celui de la famille Sankara. Formellement, "le CSM est au regret de ne pouvoir s’associer à l’information ainsi donnée, n’ayant jamais été approché sur la question" , écrit-il dans le communiqué.
L’opération de communication politique qui avait conduit le premier ministre à accorder un entretien à deux journalistes de la RTB et de Omega Médias, se révèle finalement contreproductive. Pis, ce qui vient de se passer altère la parole publique et risque de renforcer la méfiance des citoyens vis-à-vis des gouvernés, au moment où l’exécutif ne cesse de lancer des appels à l’unité nationale pour faire face aux groupes terroristes qui sèment la mort dans nos régions.

Kaceto.net