Dire que la cohésion sociale est mise à mal dans notre pays, c’est enfoncer des portes déjà largement ouvertes. Les terroristes qui sèment indistinctement la mort et la désolation dans les familles sont-ils en passe de réussir leur funeste projet, c’est à dire, provoquer une guerre civile sur une base ethnique entre Burkinabè ? Les propos tenus à Kaya, par le chef coutumier Lassané Zidwemba tels que rapportés par le Comité contre le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) sont inacceptables. La justice doit s’en saisir sans délai et l’auteur de ces propos devra s’expliquer devant les tribunaux.

C’est avec une grande indignation et inquiétude que nous avons suivi l’intervention d’un chef coutumier mossi du centre nord qui appelle en langue mooré à l’extermination collectif de certains burkinabès. En effet, monsieur Zidwemba Lassané, chef coutumier mossi de Zomnoogo à Boulsa, enseignant de profession, a organisé une rencontre le dimanche 16 octobre 2022 à la place de la
nation au secteur 2 de Kaya au cours de laquelle le chef a prêché la haine, la violence inouïe et profère des propos stigmatisants et ethnicistes.
Nous avons visionné attentivement la vidéo de 2 minutes 28 secondes. Le chef dit clairement à partir de la 1èremn 57 secondes : « Nous chefs coutumiers on va donner l’ordre à chacun de tuer son peul et son musulman ‘’Wahabia’’ si l’insécurité persiste ».
Par ailleurs, cet appel au massacre collectif de certains burkinabés n’est pas un cas isolé. Au cours de ces derniers temps d’autres appels haineux au meurtre collectif faisant l’apologie d’un ethnicisme éculé avaient été enregistrés au Burkina. En effet le 16 juin 2022 et le 17 aout 2022, des propos similaires ont été tenus par des individus mal intentionnés en usant du mensonge et de la propagande négative pour mettre en exécution leur sale besogne dans les régions du nord et du sud-ouest respectivement.
Les autorités burkinabè avaient clairement condamné, interpellé ces individus mal intentionnés et invité les citoyens à se démarquer des idées obscures de la division

Malgré ces efforts, des inciviques persistent toujours dans la bêtise et continuent d’inquiéter le burkinabé sincère et soucieux de l’avenir et du vivre ensemble.
Le CISC, condamne avec fermeté ces messages haineux qui, sont sans doute l’œuvre des individus criminels en panne de citoyenneté et qui visent à saper le fondement de notre vivre ensemble. Le
CISC dénoncera toute manœuvre qui tentera de diviser et affaiblir les burkinabés
Le CISC réaffirme son soutien indéfectible à toutes les personnes de valeurs, aux faitières des leaders coutumiers et religieux qui se battent nuit et jour pour la construction d’un Etat de droit véritable, uni et indivisible. Le chef Zidwemba Lassané gagnerait à s’inspirer du comportement exemplaire et rassembleur de certains chefs coutumiers mossis comme le chef coutumier de Basnéré, de la commune de Rollo, le Ratenga Naaba, de Boulsa, et du Dima de Boussouma tous dans le nord du Burkina.
Le CISC rappelle que les terroristes sont des ennemis de tous et tuent les burkinabè sans distinction ethnique et religieuse,
Tout en félicitant les actions d’interpellations et de condamnation déjà entreprises par certains acteurs, le CISC invite les autorités judiciaires à se saisir du dossier de M. Zidwemba Lassané. Certaines pressions lui auraient obligé à s’excuser mais ces propos ne sont pas à banaliser car certains burkinabé s’interrogent déjà si ces propos ne dévoileraient pas indirectement un plan qui serait déjà en cours surtout quand on s’intéresse du point statistique au profil des villages qui sont rasés, aux identités des victimes d’exécutions extrajudiciaires sans le respect du principe de présomption d’innocence,
Le CISC invite les autorités de la transition, à s’investir dans les initiatives dialogue et de sensibilisation des Burkinabès afin de désarmer leurs cœurs. Aussi ; il faut arrêter les exécutions extrajudiciaires commises par les civils armés afin que tout burkinabè suspecté soit arrêté et remis aux autorités compétentes. Cela permettrait d’éviter les amalgames et resserrer le ciment du vivre
ensemble.

Le Secrétaire Général
Dr Daouda DIALLO
Lauréat du Prix Martin Ennals
(Nobel Droits Humains)
Chevalier de l’ordre National