Des milliers de partisans de Jair Bolsonaro ont envahi les bâtiments du pouvoir.Des milliers de partisans de Jair Bolsonaro ont envahi les bâtiments du pouvoir

Au lendemain de l’envahissement des lieux du pouvoir brésilien par des milliers de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro, le calme est revenu à Brasilia. Le président Lula est revenu dans la capitale. Quelle est la situation ce lundi matin ?

Les trois lieux du pouvoir brésilien envahis par des milliers de personnes, du mobilier saccagé, des citoyens qui font du toboggan à l’intérieur du Sénat, des forces de l’ordre dépassées... Ces scènes violentes survenues dimanche soir à Brasilia, la capitale du Brésil, ont choqué le monde entier et une partie des Brésiliens. Elles rappellent forcément l’assaut du Capitole à Wahsington aux Etats-Unis le 6 janvier 2021.

Quelle est la situation ce lundi matin dans la capitale du Brésil ? La Dépêche fait le point.

Le calme est-il revenu aujourd’hui ?

Les forces de l’ordre ont repris, ce lundi matin, le contrôle des bâtiments publics envahis dimanche par les milliers de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro. Le calme est revenu dans la capitale du Brésil.

Des manifestants ont-ils été arrêtés ?

Plus de 200 manifestants ont été interpellés, a indiqué le ministre de la Justice et de la Sécurité Flavio Dino. Le président Lula a assuré dans un discours dans la soirée que "les putschistes sont en train d’être identifiés et seront punis". Lula a tweeté "Démocratie toujours".

Jair Bolsonaro a-t-il réagi ?

Silencieux pendant l’envahissement des trois lieux du pouvoir brésilien, Jair Bolsonaro a réagi dans une série de tweets. Sans fermeté, il condamne "les déprédations et invasions de bâtiments publics". Dans le même temps, il rejette aussi "les accusations sans preuve" de son successeur Lula selon lesquelles il aurait encouragé les violences. L’ancien président brésilien était en Floride lorsque les événements se sont produits.

Où est le président Lula ?

Le président brésilien Lula est revenu à Brasilia tard dimanche soir pour constater les énormes dégâts dans le Palais présidentiel. Il était en déplacement dans la région d’Araquara qui avait subi des inondations à la fin de l’année 2022.

Quels dégâts ont-ils été commis ?

D’importants dégâts ont été commis dans les bâtiments envahis par les partisans de l’ancien chef d’Etat. Des bureaux de parlementaires ont été saccagés. Des tableaux d’une valeur inestimable ont été endommagés dont "Les mulâtres" du peintre Di Cavalcanti, exposé au Palais présidentiel. Le tableau a été percé de plusieurs trous. Des manifestants ont mis le feu au tapis d’un salon du Congrès.

Comment les émeutiers justifient-ils leur action ?

"Nous ne reconnaissons pas ce gouvernement parce qu’il est illégitime", a déclaré Victor Rodrigues. "Nous ne reculons pas, nous allons partir d’ici mais nous reviendrons", promet-il.

Pourquoi les manifestants sont-ils arrivés si facilement dans les lieux de pouvoir ?
C’est un point qui devra être éclairci par l’enquête. Les manifestants ont pu très facilement pénétrer dans l’enceinte du Palais présidentiel, du Congrès et de la Cour suprême, pourtant bouclés par les autorités. Ils ont pu ensuite pénétrer dans les bâtiments d’Etat. Par la suite, la police est intervenue avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Un agent de la police montée a été désarçonné puis frappé à terre par des assaillants armés de bâtons.

Les forces de sécurité sont intervenues après coup contre les émeutiers.Les forces de sécurité sont intervenues après coup contre les émeutiers. Photo AFP
Des sanctions sont-elles déjà prises ?
Le gouverneur du district fédéral de Brasilia, Ibaneis Rocha, un allié de Jair Bolsonaro, a présenté ses excuses au président Lula dans une vidéo. Il a qualifié les responsables des déprédations des bâtiments publics de "vrais vandales" et de "vrais terroristes". La Cour suprême l’a d’ores et déjà démis de ses fonctions.

Pouvait-on craindre ce type d’action ?

"On surveillait avec le ministre (de la Justice) Flavio Dino tous ces mouvements (...) A aucun moment on a pensé que ces manifestations prendraient de telles proportions", a assuré le gouverneur du district de Brasilia Ibaneis Rocha. Depuis la défaite de Jair Bolsonaro, ses partisans manifestaient devant des casernes militaires. Ils réclamaient l’intervention de l’armée pour empêcher Lula de revenir au pouvoir pour un troisième mandat, après ceux de 2003 à 2010. Certains d’entre eux ont également bloqué des axes routiers pendant plus d’une semaine après l’élection.

La Dépêche