Dans un communiqué rendu public le 11 avril, le parquet militaire a indiqué que des enquêtes avaient été ouvertes sur les dossiers d’Inata, celui portant sur le détournement présumé de 400 millions de F CFA destinés aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et de la facturation des motos de type Aloba acquises au profit des Forces armées nationales. Trois dossiers qui avaient défrayé la chronique et suscité une vive polémique dans l’opinion nationale.

Le 14 novembre 2021, on s’en souvient encore, le détachement d’Inata, dans le nord du Burkina a subi une attaque terroriste avec à la clé des dizaines de morts. Un évènement qui avait choqué l’opinion nationale et qui avait d’une certaine manière précipité la chute du pouvoir du président Roch Kaboré par un coup d’Etat conduit par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.
Sur instruction du président Roch Kaboré, une enquête administrative avait été lancée et les résultats sont restés depuis là secrets.
Le parquet militaire indique qu’une plainte a été déposé contre X pour "mise en danger de la personne d’autrui, abstention de porter assistance à une personne en péril, et refus d’obéissance" et qu’une quarantaine de gendarmes ont été auditionnés dans le cadre de cette enquête. L’instruction se poursuit pour la manifestation de la vérité.
S’agissant des 400 millions destinés à l’équipement des VDP et leur prise en charge qu’un capitaine aurait détournés, une information publiée par nos confrères de l’Evènement dans sa parution du 10 décembre 2022, une enquête a également été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.
Le directeur de publication du journal a été entendu ainsi qu’une vingtaine de personnes et en l’état actuel, l’enquête montre que la somme, un don de la Loterie nationale burkinabè, "aurait été utilisée dans la cadre de la lutte contre le terrorisme à travers diverses acquisitions de matériels au profit des Forces armées nationales".
Le parquet indique que compte tenu de la gravité des accusations, "une grande minutie s’impose dans la conduite des investigations".
Enfin sur le dossier dit de surfacturations présumées dans l’acquisition de motos de type Aloba au profit des forces armées nationales, un juge d’instruction a été saisi et a déjà mis en examen plusieurs personnes militaires et civiles pour les chefs d’inculpation " de concussion, d’octroi d’avantages injustifiés de faux et usage de faux en écriture privées de commerce, de complicité de ces infractions".
Mieux, deux personnes ont été mises en examen et placées en détention préventive en vertu d’un mandat de dépôt décerné contre elles".
Le parquet militaire invite toute personne détenant des informations sur ces dossiers à venir déposer dans lui et d’éviter de tomber dans la délation.

Dominique Koné
Kaceto.net