Trois (3) ans de prison et un (1) million de FCFA d’amende, le tout assorti de sursis pour Larissa Nikièma dite Adja la "Guérisseuse Komsilga" ; quatre (4) ans de prison et une amende de 500 000 F CFA avec sursis pour ses 8 compères que sont Ouédraogo Ousmane, Nikiéma Camille, Kouanda Sambo, Rouamba Sayouba, Nikiéma Abdoul-Razack, Nikiéma Samsoudine, Ouédraogo Boureima et Barry Adama. C’est le verdict rendu peu avant minuit par le tribunal de grande instance de OuagaII dans cette affaire qui a fait une Une des gazettes burkinabè et alimenté les polémiques aussi bien que dans les gargotes. Les juges n’ont donc pas suivi le parquet lequel avait requis 24 mois de prison dont 12 ferme et 3 000 000 FCFA ferme contre la principale accusée.
La journée d’hier 6 septembre aura été bien longue pour Larissa Nikièma, ses co-accusés et le public venu assister à l’audience tant attendue par les Burkinabè. Une banale affaire de fait divers qui s’est déroulée dans la commune rurale de Komsilga, dans la périphérie Sud de Ouaga et qui aurait dû être traitée comme telle s’est transformée comme par extraordinaire en affaire d’Etat impliquant des Services de l’Etat, c’est à dire l’exécutif, obligeant les syndicats des magistrats à monter au créneau pour défendre le sacro-saint principe de la séparation des pouvoir dans un Etat républicain.
Le verdict ainsi rendu, la paix des braves, permet de sauver les meubles dans chaque camp : d’une part, l’égalité des Burkinabè devant la loi est respectée et Larissa Nikièma, super Guérisseuse fût-elle, ne saurait bénéficier d’un traitement particulier, et d’autre part, la magistrature, qui ne dispose pas d’officiers de justice pour assurer l’exécution des peines prononcées évite le ridicule d’avoir rendu un verdict sans suite. On s’en souvient, la non-exécution du mandat de dépôt décerné par le procureur contre la Guérisseuse avait provoqué une crise entre le gouvernement et les syndicats des magistrats.

Kaceto.net