Après le Mali en mai 2022, le Burkina et le Niger ont décidé annoncé le 1er décembre dernier qu’ils se retiraient du G5 Sahel, une organisation créée en 2014 pour lutter contre les groupes terroristes qui sévissent dans les pays du Sahel et mutualiser leurs efforts pour impulser leur développement.
Avec le départ du Burkina et du Niger, le G5 Sahel qui était dans un coma prolongé bascule désormais dans un état où son pronostic vital est engagé. Le G5 Sahel devient donc le G2 Sahel.
Mais pas de quoi décourager la Mauritanie et le Tchad qui "entendent poursuivre leurs efforts, avec tous les pays du Sahel, pour relever les défis auxquels la région est confrontée"

« Depuis plus d’une décennie, notre sous-région fait face à une guerre asymétrique, transfrontalière aussi grave que dramatique.
Dans un contexte d’inquiétudes réelles et de violence nourrie, nos pays frères et amis (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) ont créé, le 15 janvier 2014, à Nouakchott, le G5 Sahel, pour relever, solidairement, le double défi de la sécurité et du développement qui menaçait gravement la stabilité de la sous-région.
L’ambition de notre jeune organisation commune s’articulait autour d’un triptyque stratégique : le renforcement de la sécurité et de la stabilité dans la région du Sahel, la protection des populations civiles et la promotion du développement économique et social.
À cet effet, plusieurs initiatives ont été enclenchées pour l’atteinte des trois objectifs stratégiques sus indiqués :
– La Force conjointe du GS Sahel (FC-GSS) chargée de lutter contre les groupes armés terroristes et ceux du crime organisé ;
– Le Programme de coopération transfrontalière (PCT) visant à renforcer la coopération entre les pays du Sahel dans les domaines de la sécurité, de la justice, de la santé et du développement ;
– Le Centre régional de formation de lutte contre le terrorisme (CRF-LT) dont l’objectif est de former les forces de sécurité des pays du Sahel à la lutte contre le terrorisme ;
– Le Collège de Défense, véritable école de guerre transnationale, dédié à la formation : des cadres supérieurs des forces armées
Depuis l’annonce, en mai 2022, de la décision de la République Sœur du Mali de se retirer des instances de notre organisation, nous n’avons ménagé aucun effort pour surmonter la crise engendrée par cette situation et donner corps à un cadre de coopération exemplaire.
Le premier décembre 2023, les Républiques sœurs du Burkina Faso et du Niger ont décidé du retrait de leur pays de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe.
La République Islamique de Mauritanie et la République du Tchad prennent acte et respectent la décision souveraine des républiques sœurs du Burkina Faso et du Niger.
A cet effet, les Gouvernements de la République Islamique de Mauritanie, pays assurant la Présidence en exercice du G5 Sahel et de la République du Tchad, membre de cette organisation, tout en réaffirmant leur attachement aux idéaux de l’intégration régionale africaine et aux objectifs du G5 Sahel qui, malgré les difficultés et les différentes contingences, aura servi de mécanisme pertinent et d’instrument efficace de coopération entre les forces armées et de sécurité de la sous-région, mettrons en œuvre toutes les mesures nécessaires conformément aux dispositions de la Convention Portant Création du G5 Sahel notamment en son article 20.
Cependant la République Islamique de Mauritanie et la République du Tchad entendent poursuivre leurs efforts, avec tous les pays du Sahel, pour relever les défis auxquels la région est confrontée.
Les deux pays saisissent cette occasion pour remercier les partenaires techniques et financiers pour leur soutien constant au G5 Sahel et à ses états membres. »
Fait à Nouakchott et à Ndjamena, le 06 décembre 2023.
Pour la République Islamique de Mauritanie,
Son Excellence Monsieur MOHAMED OULD CHEIKH EL GHAZOUANI, Président de la République
Pour la République du Tchad,
Son Excellence le Général d’Armée, MAHAMAT IDRISS DÉBY ITNO, Président de Transition, Chef de l’Etat.

Kaceto.net