Les dirigeants d’entreprise soulignent que les principaux avantages de l’accord de libre-échange sont l’augmentation de la taille du marché, les opportunités de nouveaux investissements et un meilleur accès aux matières premières et aux intrants.

80 % des chefs d’entreprise africains estiment que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) aura un impact positif sur leur entreprise, selon un rapport publié fin novembre dernier par le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (PAFTRAC).

Intitulé « PAFTRAC Africa CEO Trade Survey Report 2023 : Assessing the impact of the AfCFTA on African trade », ce rapport se base sur une enquête menée auprès des dirigeants de plus de 1000 entreprises actives dans 46 pays du continent, dont la majorité sont des petites et moyennes entreprises (PME).

Parmi les dirigeants sondés, 56% s’attendent à un effet « très positif » du marché commun africain sur les activités de leur entreprise et 24% tablent sur un impact « modérément positif ». 1% seulement des répondants pensent que ce vaste marché aura un impact négatif sur leurs entreprises, en raison notamment des inquiétudes relatives à une plus forte concurrence en cas de levée des barrières commerciales et d’autres formes de protectionnisme, alors que 7% disent que la ZLECAf n’aura aucun effet (ni positif, ni négatif) et 11% ne savent pas quel serait son impact.

Les dirigeants citent plusieurs avantages potentiels de la zone de libre-échange, dont un marché de plus grande taille (45%), de nouvelles opportunités d’investissement (25%) et un meilleur accès aux matières premières et aux intrants (15%).

Côté menaces liées au marché commun africain, ils craignent notamment une plus grande concurrence, une protection plus rigoureuse de la propriété intellectuelle et du droit des marques et une augmentation des taxes, due aux pertes de recettes tarifaires.

Interrogés sur les principaux obstacles qui les empêchent actuellement d’exporter vers d’autres pays africains, les chefs d’entreprise citent notamment l’absence d’informations sur les opportunités présentes sur d’autres marchés, les contrôles douaniers inutiles et la collecte excessive de données et de documents.

Un accès limité à l’information

Le rapport révèle d’autre part qu’une grande majorité des dirigeants d’entreprise interrogés (84,8 %) ont indiqué que leur entreprise n’a participé à aucune consultation ou négociations portant sur l’accord de libre-échange, y compris la stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf. Une majorité encore plus grande (92,8 %) a également fait savoir que leurs entreprises n’ont pas encore reçu un soutien qui lui permettrait de profiter des opportunités offertes par ce vaste marché de 1,3 milliard de consommateurs.

Par conséquent, 72,9 % des dirigeants couverts par l’enquête affirment avoir un niveau de connaissance faible ou modéré de la ZLECAf, tandis que 27,1% seulement disent avoir un niveau de connaissance élevé ou très élevé.

Dans ce même chapitre, près de la moitié des répondants n’ont pas entendu parler du système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) et un nombre similaire ignore tout sur les avancées réalisées en matière de réduction des barrières non-tarifaires.

Le manque de connaissances relatives à la ZLECAf et aux opportunités qu’elles offre s’explique essentiellement par un accès limité à l’information. Plus de 80 % des sondés ont indiqué qu’ils n’avaient qu’un accès limité aux informations relatives à cette zone.

Au total, 58% d’entre eux ont indiqué qu’ils utilisent des moteurs de recherche pour trouver des informations à ce sujet, et très peu comptent sur les chambres de commerce, les institutions d’appui au commerce ou les agences gouvernementales pour s’informer.

Le rapport souligne par ailleurs que les principales préoccupations des dirigeants africains sondés concernent l’envolée de l’inflation (60,5 % des répondants), l’augmentation des niveaux d’endettement (50 %) et les taux d’intérêt élevés (49 %).

Le changement climatique et les catastrophes naturelles qui y sont associées sont considérés comme une menace moindre pour les économies du continent, alors que les inquiétudes relatives à l’impact de la pandémie du Covid-19 se sont atténuées.

Malgré tous ces vents contraires, 80,1% des participants à l’enquête se sont déclarés confiants quant aux perspectives économiques du continent.

Le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (PAFTRAC) est une plateforme de plaidoyer réunissant les acteurs du secteur privé et les décideurs africains, qui œuvre à soutenir le commerce extra et intra-africain, l’investissement et les entreprises panafricaines.

ECOFIN