"Nous chrétiens, avons le devoir de répondre à l’amour de Dieu par l’amour de nos frères et sœurs. Il nous faut accueillir cet amour divin et répandre le feu de l’amour à notre manière en devenant des artisans d’amour au quotidien, dans nos milieux de vie, dans les familles, dans les quartiers, dans nos services et lieux de travail, malgré les vents contraires de la haine, du mépris, du découragement qui peuvent souffler pour l’éteindre", écrit l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, Mgr Prosper KONTIEBO, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël marquant la naissance de Jésus Christ. Tout un programme !

Fils et filles de l’Eglise Famille de Dieu à Ouagadougou, que la Paix et la Joie de Jésus, Emmanuel (Dieu-avec-nous) résident dans vos cœurs.

A l’orée des festivités de la venue du Sauveur et de la nouvelle année 2024, je vous adresse à tous et à toutes mes vœux les meilleurs avec l’assurance de ma prière. Puisse le Petit Jésus qui vient à Noël trouver dans les cœurs une place confortable et chaleureuse pour l’accueillir…

Noël, c’est la venue de Jésus Sauveur. .. « Noël c’est la manifestation de l’amour immense de Dieu qui devient Homme comme nous à travers le mystère de l’incarnation afin de pouvoir montrer le chemin véritable aux hommes. Comme le dit Saint Paul : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… » (Philippiens 2, 6-7).

Ce chemin que propose Jésus, c’est celui de l’amour. C’est par amour pour tout un chacun de nous que le verbe de Dieu s’est fait chair. J’aimerais donc vous inviter à méditer sur l’amour comme fruit de la nativité, car en cette situation sécuritaire difficile, avec les nombreux corolaires de l’hydre terroriste et les difficultés existentielles, on peut bien souvent douter de cet amour de Dieu pour nous. Ces genres de questions peuvent nous traverser l’esprit. Est-ce que Dieu m’aime ? Est-ce que Dieu aime le Burkina ?

A ces questions, on peut bien se laisser interpeller par une image. Celle de la crèche de Noël. En effet, Jésus qui vient sur terre ne trouve pas un monde paradisiaque. Au contraire, le fils de Dieu est accueilli dans une étable, avec pour lit une mangeoire. « Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis ou elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier­ né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’ils manquaient de place dans la salle » (Le 2,6-7).

Il connaitra la douleur de ceux qui fuient pour sauver leur vie. « ...Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte » (Mt 2, 14). Avec son père adoptif Joseph et sa mère Marie, ils seront des Personnes Déplacées en Egypte. Chers fils et filles, la souffrance du juste n’est pas un signe d ‘abandon de Dieu, c’est plutôt une opportunité, un tremplin qui peut l ‘aider à grandir dans sa foi en devenant artisan d’amour dans son milieu de vie.

Nous chrétiens, avons le devoir de répondre à l’amour de Dieu par l’amour de nos frères et sœurs. Il nous faut accueillir cet amour divin et répandre le feu de l’amour à notre manière en devenant des artisans d’amour au quotidien, dans nos milieux de vie, dans les familles, dans les quartiers, dans nos services et lieux de travail, malgré les vents contraires de la haine, du mépris, du découragement qui peuvent souffler pour l’éteindre…. Il nous faut témoigner de cet amour à travers des actes concrets chaque jour. Manifester cet amour de Dieu peut se traduire par le pardon offert à un frère qui nous a fait du mal, ou par la réconciliation avec une personne à qui on n’adresse plus la parole depuis belle lurette. La manifestation de cet amour de Dieu consiste aussi à se décentrer de soi et de ses possessions matérielles en vue de poser des actes charitables envers le prochain. Cela n’est possible qu’en se laissant imprégner du mystère du Dieu amour. C’est pourquoi j’aimerais conclure par cette belle prière attribuée à Saint François d’Assise.

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie ».

Puisse cette prière résonner longtemps dans nos cœurs. Chers fils et filles, joyeuse fête de Noël. Bonne et heureuse année 2024. Que Dieu vous bénisse abondamment, qu’Il bénisse vos familles et qu’il bénisse notre cher Faso ! « 

Mgr Prosper KONTIEBO

Archevêque Métropolitain de Ouagadougou