La crise sécuritaire que connait notre pays depuis 2016 a parfois bon dos ; elle sert de prétexte à certains agents de l’Etat pour justifier des comportements hors la loi, en se dérobant de leurs obligations professionnelles.
Le communiqué ci-contre signé le 9 février 2024 par le Haut-commissaire de la province du Yagha, par lequel il enjoint six préfets des départements sous sa juridiction, en est l’exemple illustration. Ils ont dix jours à partir du 9 février pour rejoindre leur poste sous peine d’être sanctionnés pour abandon de poste ; autrement dit, ils encourent une radiation de la fonction publique. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. La rémunération perçue à la fin du mois récompense du travail accompli. Or, dans l’administration burkinabè, on pourrait bien s’interroger sur les mérites de nombreux agents à toucher leur salaire en fin de mois, leur temps d’absence dans le lieu de service étant parfois plu important que l’inverse.
Par ces temps d’attaques terroristes, d’autres dysfonctionnements sont apparus notamment dans les régions à fort défis sécuritaires. D’après les confidences d’un haut fonctionnaire parti
récemment à la retraite, l’Etat gagnerait à regarder de plus près l’organisation des séminaires, formations et autres ateliers au profit des agents de la fonction publique.
Prétextant l’insécurité qui règne dans leur zone, des cadres de l’administration officiant en province, se sont repliés dans les chefs-lieux de région, mais fort curieusement, ils continuent de percevoir les mêmes montants de perdiem quand ils participent à des rencontres se déroulant dans le chef-lieu de région, y compris les frais de transports et d’hébergement. Il déplore le fait que pour certains, l’Etat, c’est à dire le bien commun, soit une vache à lait qu’il faut sans cesse traire, sans vergogne.

Kaceto.net