Le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’ouest : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels. C’est sous ce thème que le GEPPAO, le groupement des éditeurs de presse publique de l’espace UEMOA, mène la réflexion durant deux jours à l’occasion d’un Forum international qui se tient du 20 au 21 juin 2019 à Ouagadougou, au Burkina Faso.

C’est le Chef de l’Etat burkinabè en personne et par ailleurs Président en exercice du G5 Sahel, Roch Marc Christian Kaboré qui a présidé l’ouverture du Forum du Geppao. Preuve de l’importance accordée par les politiques, à la question de la lutte contre le phénomène du terrorisme.
Du reste, tous les intervenants ont admis que les conséquences de l’insécurité actuelle sont importantes. Aussi bien pour la stabilité interne des pays concernés, que pour leurs économies respectives. En particulier celle du tourisme. Ce secteur, dans le cas du Burkina Faso, a été fortement touché par la conjoncture sécuritaire, selon les responsables de l’ONTB, l’Office national du tourisme burkinabè. Ceci, en raison de la mauvaise publicité générée par les attaques, enlèvements et autres faits rapportés par le biais de l’actualité. Obligeant du même coup les chancelleries occidentales à mettre en garde leurs citoyens contre d’éventuels séjours ou déplacements sur le continent africain et dans notre pays.
Entre communications, échanges et partage d’expérience, les forumistes parmi lesquels des personnalités politiques du monde des affaires, des universitaires, des personnels de la police et de l’armée, des journalistes, ont tous mis en avant la nécessité de travailler à renforcer la résilience des populations. Grâce à une information et à une communication bien maîtrisée et qui évite surtout de faire le jeu de la propagande terroriste.

Chaude actualité

Preuve s’il en était de l’importance du thème, c’est l’impossibilité pour certains invités à ladite rencontre, des personnalités politiques du Mali et du Niger notamment, d’effectuer le déplacement de la capitale burkinabè. Et pour cause, au moment où devait s’ouvrir la rencontre de Ouagadougou, leurs pays respectifs subissaient de nouvelles violences de groupes armés, au même titre que le Burkina Faso.
En somme, une actualité sécuritaire assez précaire et dont les séminaristes ont cherché à comprendre et à appréhender les enjeux. En particulier, les voies et moyens qui leur permettront de mieux apporter leur contribution dans la recherche de piste de sortie. C’est d’ailleurs le souhait exprimé par Aichatou Mindaoudou. Pour l’ancienne patronne de l’ONUCI, la situation actuelle commande une conjonction des efforts. Dans ce sens, l’appel de Ouagadougou devra en être l’un des moteurs.
Le Geppao a été créé en 2014, en Côte d’Ivoire. Il regroupe des responsables de presse publique ouest africains. La présidence actuelle en est assurée par la Côte d’Ivoire et le Secrétariat général par le Burkina Faso.

Juvénal Somé
Kaceto.net