Des experts et des religieux d’Afrique ont recommandé, vendredi, l’engagement des familles africaines « à transmettre les valeurs de paix à leurs enfants », dans l’optique de promouvoir la cohésion sociale à travers le dialogue inter-religieux.

« Sensibiliser les familles africaines pour mieux protéger leurs patrimoines culturels et transmettre les valeurs de paix et d’amour à leurs enfants », a déclaré, vendredi, l’Enseignant-chercheur à l’université de l’Alliance chrétienne d’Abidjan, par ailleurs président de la Conférence des Présidents de la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire, Dr Noël N’Guessan.

Dr N’Guessan intervenait au nom des experts et religieux qui ont pris part aux travaux du colloque international du dialogue inter-religieux, tenu les 23, 24 et 25 février 2022, à Abidjan (République de Côte d’Ivoire), sous le thème « Le message éternel des religions ».

L’exhortation du porte-parole des experts est la première d’une série de dix recommandations formulées, au terme des travaux du colloque d’Abidjan.
2 Les participants au colloque.

D’après Dr Noël N’Guessan, outre l’engagement des familles dans la transmission des valeurs religieuses susceptibles de promouvoir la paix et le vivre-ensemble harmonieux, il faut « penser à la mise en place des écoles et des institutions multiconfessionnelles, de niveau primaire, secondaire et supérieur, selon les règlementations en vigueur, comme les instituts de théologie comparés, musulmans et chrétiens pour mener les croyants à être au même niveau de connaissance et de compréhension de leurs religions ».

Il encourage aussi « la création de points focaux de veille et de dialogue dans les quartiers pour que les conflits soient évités ou désamorcés ». Ce qui pourrait se traduire, selon lui, par la création, entre autres, de clubs de jeunes, de femmes de confessions religieuses différentes.

Les experts, a indiqué M. N’Guessan, préconisent de « réfléchir sur le contenu d’une culture de tolérance et à la mise en place des dispositifs d’appui et d’accompagnement des méthodes pour asseoir cette vertu cardinale parmi les êtres humains ».

De plus, ils proposent la réalisation « d’une série d’émissions radio / télé / web, sous le thème : ‘’Éduquer au dialogue dans les médias’’ ».

« Encourager les rencontres inter-religieuses comme les colloques et les conférences susceptibles d’améliorer la compréhension mutuelle des chrétiens et des musulmans » et « renforcer la collaboration entre les acteurs religieux chrétiens et musulmans pour la paix en Côte d’Ivoire et en Afrique », sont aussi des alternatives de promotion de la paix à travers le dialogue inter-religieux, a énuméré le représentant des experts.
Le présidium.

Pour les points restant de la liste de leurs recommandations, il s’agit, a énuméré le président de la Conférence des Présidents de la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire, de « développer des programmes de formation des cadres religieux chrétiens et musulmans en vue d’élargir le périmètre d’échange et de rencontre entre les acteurs de différentes confessions ».

« Œuvrer à la mise en place d’un Comité d’Éthique et de Valeurs entre les religions pour éviter les tensions religieuses, prévenir les conflits, et contribuer plus efficacement à un dialogue fructueux » et « penser à créer un cadre de concertation entre les Acteurs religieux et les pouvoirs publics, ayant pour objectif d’assurer une implication des acteurs religieux dans la lutte contre le fléau de la radicalisation », font également parties des recommandations.

Le Colloque international du dialogue inter-religieux est initié par la Fondation Mohamed VI des Oulémas africains (FM6OA) en collaboration avec le Conseil Supérieur des Imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM) de la République de Côte d’Ivoire.

L’objectif de cette rencontre de réflexion et d’échanges d’experts et de religieux est de « pérenniser la paix en Afrique et en Côte d’Ivoire à travers le dialogue inter-religieux et la continuité du message éternel des religions sur la paix dans le monde », lit-on dans les termes de référence de l’évènement.

Agence d’information du Burkina