D’après l’IFC, le marché de financement du commerce au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Sénégal est estimé à environ 42 milliards $ par an. Cependant, il ne soutient que 25% du commerce de marchandises dans ces quatre pays qui représentent les plus importantes économies de la CEDEAO.
Dans les quatre plus grandes économies de la CEDEAO, 21% des demandes de financement pour des activités commerciales sont rejetées par les banques. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de l’International Finance Corporation (IFC) consulté par l’Agence Ecofin.
Le rapport qui étudie le financement du commerce au Nigeria, au Ghana, au Sénégal et en Côte d’Ivoire indique que le secteur commercial est sous-financé en Afrique de l’Ouest. D’après l’IFC, le financement du commerce ne soutient que 25 % du commerce de marchandises dans les pays étudiés, ce qui est bien inférieur à la moyenne africaine de 40 %, et à la moyenne mondiale de 60 à 80 %.
« Les taux de rejet par les banques des demandes de financement du commerce sont élevés, avec une moyenne de 21 % des demandes et de 25 % en valeur », indique le rapport. « Le taux de rejet peut inclure des entreprises refusées parce qu’elles sont moins solvables et les demandes refusées ne signifient pas toujours un abandon du commerce, car certaines entreprises rejetées peuvent trouver d’autres sources de financement », ajoute-t-il.
Les entreprises les plus touchées par cette situation restent les petites et moyennes entreprises et surtout celles détenues par les femmes, explique l’IFC. Non seulement elles ont du mal à accéder aux financements, mais le financement disponible reste particulièrement coûteux.
« Le financement du commerce dans la CEDEAO 4 [les quatre pays ciblés par l’étude, ndlr] est plus cher par rapport aux références internationales. Le prix moyen d’une lettre de crédit dans les quatre pays varie d’environ 2 % à 4 % de la valeur de la transaction, généralement au-dessus de la moyenne mondiale de 2 % des marchés émergents, et de la limite inférieure de 0,25 à 0,50 % généralement observée dans les économies avancées », souligne le rapport.
Ce constat fait écho à celui dressé depuis plusieurs années par les gouvernements ouest-africains et les institutions internationales. Pour inverser la tendance, surtout dans un contexte marqué par le déploiement de la ZLECAf qui offre des opportunités de positionnement sur les marchés continentaux aux entreprises africaines, les autorités multiplient les initiatives. En Côte d’Ivoire par exemple, le gouvernement a lancé, le 05 octobre, un Programme économique pour l’innovation et la transformation des entreprises (PEPITE) visant à renforcer les financements accordés aux très petites et moyennes entreprises (TPE, PME) ainsi que les entreprises de taille intermédiaire (ETI), notamment dans les secteurs d’activité tertiaires. Les entreprises ciblées bénéficieront d’un « accompagnement public rationnalisé pour accélérer leur croissance », en vue de « répondre aux besoins du marché domestique, puis conquérir des marchés internationaux et renforcer la position concurrentielle de la Côte d’Ivoire », avait ainsi indiqué Patrick Achi, Premier ministre de la Côte d’Ivoire, lors du lancement du projet.
Notons qu’au total, le déficit de financement du commerce est d’environ 14 milliards $ par an pour les quatre économies combinées, selon l’IFC. C’est le Nigeria qui affiche le plus gros gap, sur la base des taux de rejet des banques avec 7 milliards $, suivi de la Côte d’Ivoire et du Ghana (3 milliards $ chacun) et du Sénégal avec 1 milliard $.
Agence ECOFIN
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