Les ventes des vélos et des motocycles électriques devraient progresser à toute vitesse durant les prochaines années au sud du Sahara. Un nombre croissant d’entreprises innovantes investissent d’ores et déjà massivement dans ce segment prometteur de la mobilité électrique.

Le marché du deux-roues motorisé (2RM) en Afrique subsaharienne prendra le virage de l’électrique à toute allure durant les deux prochaines décennies, selon un rapport rendu public en septembre par Electricity Lawyer, un fournisseur de services qui propose des solutions juridiques, réglementaires et politiques pour accompagner les acteurs internationaux du secteur de l’électricité en Afrique subsaharienne.

Ce rapport révèle que les ventes des vélos et des motocycles électriques devraient représenter 50 à 70% de l’ensemble des ventes des deux-roues dans la région d’ici 2040, notant qu’un nombre croissant d’entreprises innovantes africaines investissent massivement dans ce segment de la mobilité électriques pour concevoir des véhicules dont le coût et la durabilité sont adaptés aux spécificités des marchés locaux.
« Alors que l’Afrique subsaharienne est confrontée à des défis uniques dans sa transition vers la mobilité électrique, notamment l’accès peu fiable à l’électricité, le coût très élevé des véhicules bas carbone et la prédominance des véhicules à moteur à combustion interne d’occasion, un écosystème en pleine croissance axé en particulier sur les deux-roues électriques est en train d’émerger dans la région », souligne Electricity Lawyer. Et d’ajouter : « Les engins deux-roues motorisés seront le premier segment de la mobilité à être électrifié. Les fourgonnettes et les minibus seront probablement les suivants, avant les voitures particulières ».

Le rapport précise d’autre part de nombreux gouvernements ont commencé à adopter des politiques, des législations et des stratégies favorisant le développement de la mobilité électrique. Jusqu’ici, huit pays disposent de cadres réglementaires favorables à l’expansion du parc de véhicules à faible empreinte carbone : Afrique du Sud, Cap-Vert, Ghana, Kenya, Nigeria, Rwanda, Seychelles et Togo.

Politiques d’allègements fiscaux

Au Cap-Vert par exemple, la Charte de la politique de mobilité électrique (Electric Mobility Policy Charter/CPME) prévoit le remplacement progressif de la flotte actuelle de véhicules équipés de moteurs à combustion interne (essence ou diesel) par des véhicules sans émission de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Au Kenya, le Plan d’action national sur le changement climatique (NCCAP) 2018-2022 prévoit le lancement de projets pilotes dans le domaine du déploiement des véhicules électriques alors que la loi de Finances 2019 a introduit une réduction du droit d’accise pour tous les véhicules équipés uniquement d’un moteur électrique de 20 % à 10 %.

Le gouvernement seychellois a été, quant à lui, l’un des premiers à avoir décidé de supprimer les droits de douane sur tous les véhicules entièrement électriques dès 2015 et de le réduire significativement par la suite pour les véhicules hybrides rechargeables.

Dans la loi des finances 2022, le gouvernement togolais a de son côté accordé un abattement de 100% sur les droits de douane sur l’importation et la vente des véhicules et des motocycles électriques ou hybrides neufs.

Le rapport note dans ce cadre que l’énorme potentiel de l’Afrique subsaharienne en matière d’énergies renouvelables constitue l’un des principaux facteurs favorisant l’adoption des véhicules sobres en carbone, notant que ce potentiel permet notamment de créer des mini-réseaux autonomes spécialement conçus pour la recharge des véhicules électriques.

Les principales barrières à une adoption à grande échelle de ces véhicules en Afrique subsaharienne restent cependant leur coût initial élevé, le manque d’experts spécialisés dans l’entretien des voitures électriques, la faible fiabilité des réseaux électriques dans la plupart des pays de la région et le manque de bornes de recharge

Agence ECOFIN