La réforme foncière va faire perdre à l’Etat, près de 500 milliards de FCFA de taxes nécessaires à la lutte contre le terrorisme et menace plus de 46 mille emplois, a assuré mercredi l’association des promoteurs immobiliers, plaidant pour l’abandon du projet décidé par le gouvernement.
« L’avant-projet de loi 057 portant promotion immobilière porte en lui même les germes d’une bombe sociale » a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse, le président de l’association des promoteurs immobiliers du Burkina, Sam Roger Nikièma.
Il a expliqué que cette loi une fois votée, fera de l’Etat le seul propriétaire des terres, toute chose qui constituera selon lui, une porte ouverte pour les détournements de parcelles.
M. Nikièma a rappelé que le lotissement par l’État en collaboration avec les collectivités territoriales, ont montré leurs limites avec son lot de malversations, estimées à 105 408 parcelles (Enquête parlementaire).
Le promoteur immobilier appelle les acquéreurs de terrains et de logements auprès de leurs sociétés à la sérénité, car dit-il, le Burkina Faso est un Etat de droit.
M. Nikièma a ajouté que cette réforme qui compte réduira les superficies mobilisables de 25 à 5 hectares, plombera les activités des sociétés immobilières et violera le droit de propriété et au logement.
Elle provoquera également selon lui, la perte de 500 milliards de FCFA de taxes utiles à la contre le terrorisme et menace 46 635 emplois directs et indirects.
Sam Roger Nikièma a invité l’Etat à créer un comité mixte qui intègre les promoteurs immobiliers dans le processus de lotissement.
Séance tenante, il a annoncé la création d’un fond qui permettra la restauration de la banque de l’habitat.
« Les promoteurs immobiliers ont entrepris de créer désormais le méso finance de l’habitat qui devra aboutir à une banque de l’habitat » a laissé entendre M. Nikièma.
Cette banque permettra selon lui, de financer la construction de logement à des taux réduits.
Le président de la coalition des associations pour la promotion du droit au logement, Mohamed Sanfo, a exprimé son soutien aux promoteurs immobiliers et demande une prise en compte des sociétés immobilières dans le processus de lotissement.
En rappel, face à la croissance exponentielle du nombre de sociétés immobilières et les « dérives constatées », le gouvernement a adopté le 29 mars 2023, un avant-projet de texte portant sur la promotion immobilière.
Selon l’exécutif, cette réforme vise à assainir la pratique, à contrer l’accaparement des terres et à préserver des surfaces cultivables pour les générations futures.
Agence d’information du Burkina
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