Via les Engagements nationaux et des programmes d’urgence, le président du Faso a doté le village de Kollo d’un CSPS , dans la commune de Tiébélé, province du Nahouri. Une infrastructure de grand standing qui vient soulager les populations de la localité.

"A partir de Tiébélé, il restera environ 7 km pour atteindre Kollo", renseigne notre compagnon, originaire du coin, le guide du jour. Une fois à Tiébélé, il faut bifurquer légèrement à droite et emprunter un tronçon cahoteux, puis slalomer entre les crevasses causées par les fortes eaux pluviales. Nous sommes dans une zone aurifère. Les chercheurs d’or sont déjà à l’œuvre. Sortis de leur habitat de fortune monté avec des morceaux de tôles et des bâches défraichies, ils creusent et tamisent à la recherche de pépites. Les vroum-vroums des véhicules et le nuage de poussière qu’ils soulèvent les laissent indifférents.

Kollo est un des sept (7) villages de la commune de Tiébélé (60 000 âmes), situé à quelques encablures de la frontière avec le Ghana. Ici comme dans d’autres localités, on mesure l’absurdité de la limitation des frontières héritées de la colonisation. Une ligne divisionniste a séparé des familles ; une partie vit au Ghana, l’autre au Burkina. "Nous parlons la même langue et pratiquons les mêmes coutumes", explique un natif de Kollo. Une troupe de danse traditionnelle est d’ailleurs venue de l’autre côté mettre de l’ambiance à la cérémonie d’inauguration, le 18 mars dernier, du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Kollo, une promesse du président du Faso à travers les Engagements nationaux et des programmes d’urgence.

L’animation inhabituelle qui a mobilisé les habitants de la zone montre bien que l’infrastructure sanitaire réceptionnée apporte un réel soulagement pour eux. "Dallé Zanzan", ont répété, en cœur, le "Tiébélé Pê", le maire de la commune et la représentante des femmes, tous heureux d’avoir enfin un centre de santé à eux. "Avant, nous étions obligés de traverser la frontière et d’aller nous soigner au Ghana. Maintenant, nous n’aurons plus à faire ce trajet ; ce sera certainement ceux qui sont de l’autre côté qui viendront pour bénéficier des soins de notre CSPS", commente, une restauratrice de Kollo.
L’infrastructure sanitaire de Kollo est de belle facture. Elle comprend un dispensaire, une maternité, un service commun, un abri pour accompagnants, trois logements avec cuisine et latrine et un bloc de trois latrines. Ce n’est pas tout. Le joyau qui fait la fierté des habitants comprend également un poste d’eau automne raccordé à tous les bâtiments, un incinérateur et un éclairage solaire. "Cette infrastructure, d’un coût de 200 millions de F CFA, est une première parce que les Engagements nationaux n’avaient jamais construit un CSPS pareil", a révélé le directeur de cabinet du président du Faso, Seydou Zagré, venu présider la cérémonie.

Il a rappelé que la construction de ce CSPS participe des efforts du chef de l’Etat d’apporter un mieux être aux populations, notamment en matière de santé. Seydou Zagré n’a pas manqué d’inviter les bénéficiaires à en faire un bon usage et appelé le conseil municipal à prévoir une ligne budgétaire pour assurer l’entretien des locaux et des équipements, d’autant que la gestion des CSPS a été transférée aux communes.
Pour l’occasion, le secrétaire permanent des Engagements nationaux, Ibrahima Gnankiné, avait aussi fait le déplacement, aux côtés des autorités administratives, militaires et coutumières pour partager la joie des habitants de Kollo.
Mais la personne la plus heureuse ce jour-là était sans doute Bienvenu Wourougou, épouse Pruss, une ressortissante du coin et une des figures qui comptent dans le personnel politique local. C’est elle qui, par son entregent et son opiniâtreté, a convaincu les autorités nationales d’implanter ce CSPS haut de gamme à Kollo et non ailleurs. Ses parents lui en sont reconnaissants. Sa modestie en dû en souffrir.
"Je demande à notre sœur de se lever pour qu’on la voit et qu’on l’applaudisse" a lancé le maire de la commune.

Il lui faudra encore mobiliser son carnet d’adresse pour rendre le tronçon de 7 km plus praticable. "Dans l’état actuel, si une femme enceinte doit emprunter cette voie pour venir au CSPS, ce ne sera pas facile", s’inquiète la représentante des femmes.
"Nous sommes contents et fiers d’elle et nous demandons à Dieu de lui donner les moyens d’arranger la route", implore un ressortissant venu de Ouagadougou.
Le message est certainement parvenu aux oreilles du ministère des Infrastructures, Eric Bougouma. Un haut cadre de son cabinet avait aussi fait le déplacement de Kollo.

Joachim Vokouma
Kaceto.net