Suite de la série d’articles que nous consacrons à la découverte des trésors touristiques de notre pays. Après le Pic du Nahouri, les cases kassena de la cour royale de Tiébélé sont également un passage très recommandé pour tout visiteur de passage dans la région.

Construites dans les années 1600, les cases kassena de la cour royale de Tiébélé s’étendent sur une superficie de 1,5 hectare. Juste à l’entrée de la cour se dresse un autel qui assure la protection de la cour royale et de toute la communauté. Il a aussi pour mission de recevoir les placentas des enfants nées dans la maternité de cette cour royale. Près de l’autel, il y a le palais de justice, là où sont réglés les différends qui surviennent entre les populations.
Pour franchir l’entrée de la cour royale, il y a des précautions à prendre. Il est formellement interdit en effet de franchir la cour avec un habit ou surtout un chapeau rouge. Seul le roi a cette prérogative, symbole de royauté. Après avoir franchi l’entrée, on accède à la basse cour. C’est à ce niveau que se trouve la maternité et les tombes des membres de la famille royale qui sont restés fidèles à l’animisme, la religion des ancêtres.

Après cette basse cour s’étale à perte de vue les différentes cases magnifiquement décorées à travers une technique de peinture traditionnelle kassena. Ces cases sont toutes construites par des hommes, mais ce sont les femmes qui s’occupent de sa peinture, faite à base de trois matériaux que sont l’argile, la latérite et le basalte. Cette technique de peinture bien particulière dans la culture kassena est transmise de génération en génération depuis des temps immémoriaux. Elles sont faites suivant un protocole et représentent des symboles d’une importance pour l’histoire des populations kassena. Sont de ces symboles entre autres, la calebasse qui occupe une place de choix dans la culture kassena. Elle sert à recevoir les placenta des enfants et joue un rôle important dans le culte. A travers la représentation de la calebasse sur les cases, les vieilles invitent surtout les jeunes filles à bien la garder afin qu’elle ne se brise pas, car une calebasse cassée apporte moins de chance à la jeune fille.

Les cases de la cour royale de Tiébélé sont de trois types et sont réservées à trois catégories de personnes. Il s’agit des personnes du troisième âge, des jeunes garçons encore célibataires et les jeunes mariés. Les jeunes filles célibataires n’ont pas de cases propres à elles dans cette cour royale. Elles vivent avec leur grande mère, les personnes du troisième âge aux côtés desquelles elles apprennent à être une femme accomplie dans la tradition kassena.

Cheick Traoré
Kaceto.net