On ne le dira jamais assez, la crise sécuritaire que connait notre pays depuis 2016 affecte terriblement le système éducatif, le nombre d’établissements scolaires fermés étant en constante augmentation, notamment les zones à fort défi sécuritaire.

Selon les chiffres publiés le 4 mars dernier par le Secrétariat Technique de l’Education en Situation d’Urgence (ST-ESU), une structure du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), le nombre d’établissements fermés est en constante hausse, surtout dans les régions à forts défis sécuritaires. Il s’agit principalement de la Boucle du Mouhoun, les Cascades, le Centre-Est, le Centre-Nord, l’Est, le Nord, le Sahel et le Sud-Ouest.
La collecte des données permet d’identifier quatre situations sur l’ensemble du pays :
 les fermetures d’établissements scolaires, les élèves et les enseignants affectés par les crises sécuritaire, sanitaire et les catastrophes naturelles ;
 la réouverture des établissements fermés ;
 les établissements délocalisés pour raison d’insécurité ;
 les établissements d’accueil des élèves déplacés internes (EDI)

Ainsi, à la date du 28 février 2022, le nombre d’établissements fermés est passé de 3 405 à 3 683 soit, 278 nouvelles fermetures. Cela représente environ 14,71 % des structures éducatives du pays et pénalisent 590 327 élèves dont 281 604 filles et 308 723 garçons, ainsi que 17 309 enseignants soit 5 589 femmes et 11 720 hommes. Selon toujours le ST-ESU, six (6) régions sur huit (8), ont vu le nombre d’établissements fermés croître. Il s’agit du Nord, de la Boucle du Mouhoun, du
Centre-Est, du Centre-Nord, de l’Est et du Sahel.
Dans les détails, on découvre que le nombre d’écoles maternelles fermées est passé de 37à 45, soit un accroissement de 8, enregistré dans les régions du Centre-Est (Boulgou : 5) et du Centre-Nord (Namentenga : 3). Cela représente 2,23 % des structures éducatives préscolaires. Ces fermetures affectent 1 670 élèves dont 866 filles, ainsi que 70 enseignants dont 49 femmes.
Dans le primaire, la situation n’est guère meilleure : de 2 983 le mois dernier, 3 221. établissements sont à présents fermés , soit 18,09 % des écoles primaires, affectant 496 643 élèves dont 237 423 filles, ainsi que 14 750 enseignants dont 5 215 femmes.
Enfin dans le post-primaire et le secondaire, la situation se présente comme suit : 417 établissements fermés contre 385 le mois passé , soit 07,98 % des établissements post-primaires et secondaires du pays. Ces fermetures affectent 92 014 élèves dont 43 315 filles, ainsi que 2 489 enseignants dont 325 femmes.

Par région, la Boucle du Mouhoun est affectée par les fermetures avec 613 établissements scolaires fermés, affectant 117 689 élèves
dont 57 426 filles, ainsi que 3 173 enseignants dont 996 femmes. Suit la région des Cascades avec 71 établissements scolaires fermés, affectant 11 198 élèves dont 5 170 filles, ainsi que 1 779 enseignants dont 123 femmes ; le Centre-Est avec 186 établissements scolaires fermés, affectant 31 283 élèves dont 14 186
filles, ainsi que 965 enseignants dont 308 femmes.
Dans le Centre-Nord, 419 établissements scolaires sont fermés, affectant 61 582 élèves dont 28 728 filles, ainsi que 1 439 enseignants dont 469 femmes ; l’Est totalise 853 établissements scolaires fermés, affectant 143 587 élèves dont 68 187 filles, ainsi que 4 497 enseignants dont 1 319 femmes ; le Nord avec 503 établissements scolaires fermés, affectant 111 305 élèves dont 55 257
filles, ainsi que 2 825 enseignants dont 1 016 femmes.
Quant au Sahel, on dénombre 985 établissements scolaires fermés, affectant 108 352 élèves dont 50 033 filles, ainsi que 3 976 enseignants dont 1 327 femmes et 53 établissements fermés dans le Sud-Ouest, affectant 5 331 élèves dont 2 617 filles, ainsi que 182 enseignants dont 31 femmes.
Conclusion du ST-ESU : "La région du Sahel concentre le plus grand nombre d’établissements fermés (26,74 %), suivie de la région de l’Est (23,16 %).
Quelques notes d’espoir tout de même avec la réouverture de 161 établissements accueillant 37 899 élèves dont 17 814 filles, ainsi que 987 enseignants dont 284 femmes. Reste que comparativement au mois de janvier, on note une baisse de 20 établissements , signe que les attaques terroristes ont contraint des établissements à fermer.
L’étude fait aussi ressortir une hausse du nombre d’établissements délocalisés qui passe de 86 à 111 soit une hausse de 25 établissements comparativement au mois de janvier.
Pour ces milliers d’élèves et d’enseignants confrontés à ces situations, l’engagement des nouvelles autorités à restaurer l’intégrité du territoire et la sécurité suscite plus de l’espoir.

Georges Diao
Kaceto.net