Les actifs ont été récupérés suite à des jugements définitifs prononcés par des tribunaux dans des affaires de corruption impliquant des membres de la famille de l’ex-président José Eduardo Dos Santos, des responsables gouvernementaux et des ex-dirigeants de sociétés d’État.

L’Angola a recouvré pour plus de 5 milliards USD d’actifs constitués de biens publics détournés dans des faits de corruption et disséminés dans plusieurs pays. Ceci après un précédent recouvrement de plus de 11 milliards USD volés dans les coffres de l’État annoncé en février 2022 par le gouvernement. Ces encaissements font suite à des jugements définitifs prononcés par la justice, a rapporté l’agence de presse portugaise Lusa, citant la directrice du Service national de recouvrement des avoirs (SENRA), Eduarda Rodrigues.

Le pays d’Afrique australe riche en ressources naturelles, mais dont près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, attend encore des décisions judiciaires pour récupérer 21 milliards USD d’actifs détournés et disséminés en Angola et à l’étranger, poursuit la même source.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le président João Lourenço a lancé une campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des biens mal acquis sous la longue présidence (1979-2017) de son prédécesseur, José Eduardo Dos Santos. Dans ce cadre, les autorités ont lancé 715 poursuites pénales pour corruption, fraude, détournement de fonds et autres délits financiers.

Décédé en juillet 2022 à l’âge de 79 ans, José Eduardo dos Santos est accusé d’avoir largement détourné les ressources nationales en faveur de sa famille et de ses proches. Son fils, José Filomeno dos Santos, a été condamné en 2020 à cinq ans de prison pour avoir détourné jusqu’à 1,5 milliard USD alors qu’il était à la tête du Fonds souverain angolais.

Fin décembre 2022, la Cour suprême angolaise a ordonné la saisie « préventive » d’actifs détenus par Isabel dos Santos, la fille aînée de l’ancien président visée par une vaste enquête pour corruption et détournements de fonds publics.

Selon les calculs du Service national de recouvrement des avoirs, des membres de la famille Dos Santos, d’anciens responsables gouvernementaux et des ex-dirigeants de sociétés d’État ont transféré illicitement quelque 150 milliards USD à l’étranger entre 2001 et 2017.

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