Contre les attaques terroristes et l’extrémisme violent, l’auteure du texte-contre appelle à la mobilisation générale et rend un hommage aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP)

Les attaques terroristes ont atteint un niveau inquiétant au Burkina Faso ces trois derniers mois. Plus de 100 morts parmi les civils et des milliers de personnes déplacées. En plus d’occuper des portions du territoire, des bandes d’hommes lourdement armés proposent des « traités de protectorat » aux populations isolées esseulées et désemparées. Des images récentes non démenties ont circulé sur les plateformes et réseaux sociaux, et l’on a pu entendre les intentions des bandes armées qui sont, on ne peut plus claires : soumettre les populations à la charia et instaurer leur islam dans la zone Nord et Est du Burkina. L’armée heureusement a initié une riposte sévère à cet affront et « libéré » les populations des mains sanglantes de ces fous de Dieu. Les questions majeures que les Burkinabé se posent sont de savoir quelle est la meilleure réponse pour contrer toute cette violence gratuite et comment ramener la paix dans les communautés ? À l’allure où vont les excursions violentes des groupes armés terroristes, il faut craindre un regain des violences intercommunautaires comme celles observées à Yirgou en janvier 2019. L’assemblée nationale du Burkina Faso a voté à l’unanimité la création du corps des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) pour contenir les violences dans les régions infectées par le terrorisme et l’extrémisme violent. Les citoyens se posent de légitimes questions quant à l’efficacité d’une telle réponse. Et si tous les Burkinabé se considéraient comme VDP et soldats de réserve pour sauver la patrie ? La défense et la sécurité ne sauraient être du devoir des seules forces de l’ordre. Elles incombent aussi aux citoyens majeurs qui devraient tous se sentir concernés car c’est ainsi que le problème doit être perçu et traité. Le terrorisme au Burkina est spécifique et les VDP feraient partie des solutions endogènes s’ils sont bien encadrés et bien suivis. C’est pourquoi, ce corps mérite un autre regard et la considération des Burkinabé au vu du sang qu’ils acceptent de verser pour protéger leur pays. Coproduire la sécurité dans les zones perdues de l’administration est un colossal défi qui exige l’implication de tous les citoyens hommes, femmes et jeunes. C’est le prix à payer pour le retour à l’apaisement et de celui des enfants de la patrie qui se sont égarés dans la violence sans issue. La mobilisation populaire pour la paix et la sécurité est possible et il est temps d’y penser et de faire ce qu’il faut pour la réaliser, tout en défendant farouchement l’intégrité du territoire, la laïcité, le droit à la vie et au progrès. Pour cela, il faut de l’initiative dans tous les sens et à tous les niveaux. La paix est une action et dans la sous-région, les crises passées doivent instruire. La crise sécuritaire veut des initiatives à la hauteur des enjeux. L’état a les ressources pour responsabiliser les Burkinabé à la recherche de la cohésion sociale. On ne devrait pas laisser prospérer ces attaques au risque de voir d’autres Yirgou dans notre pays. Il est heureux d’observer des actions de leaders coutumiers, religieux et des acteurs de société civile en faveur d’un processus inclusif pour la paix. Dans notre prochain point de vue, nous éventerons les bonnes pratiques en cours pour réduire l’extrémisme violent et le terrorisme au Burkina Faso.

Sally Nébié Conombo
Kaceto.net