Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Kaya, Ouahigouya, Dori, etc., dans plusieurs villes du pays, les populations ont répondu à l’appel de l’opposition politique en descendant dans les rues le 3 juillet pour protester contre la persistance de l’insécurité et des actes terroristes qui endeuillent les familles depuis 2016. Certes, la taille de la mobilisation a varié selon les localités, mais pour son premier essai, le nouveau chef de file de ml’opposition politique peut avoir des motifs de satisfaction.

Combien étaient-ils dans les rues de Ouagadougou et de Bobo-dioulasso, les deux plus grands villes du pays qui servent souvent de baromètre dans l’appréciation générale du succès ou de l’échec d’une manifestation ? Sans prendre part à la guerre des chiffres qui est récurrente entre les organisateurs et les services de sécurité, il apparaît clairement que l’opposition a réussi son pari de faire descendre beaucoup de Burkinabè dans les rues pour protester sont l’insécurité et demander à l’exécutif plus d’audace et d’imagination pour stopper les actes terroristes qui frappent principalement les civiles et endeuillent les familles.
A Ouagadougou, c’est un cortège clairsemé qui a pris le départ de la marche à la place de la nation avant que les rangs soient progressivement renforcés tout au long du parcours. La marche qui se voulait silencieuse, s’est transformée, comme on s’en doutait, en un tintamarre avec des interpellations à haute et intelligible voix accompagnées de bruits de sifflets et de vuvuzela dans l’ensemble des villes où les marches ont eu lieu.
A la place de la nation où les marcheurs se sont retrouvés pour un meeting, c’est le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) par ailleurs chefs de file de l’opposition politique, Eddie Komboïgo a expliqué le sens de cette marche dans laquelle de revendications tout azimuts se sont exprimées (vie chère, présence de l’armée française, relations avec Taïwan, libération du Gl Gilbert Diendéré condamné à 20 ans de prison dans l’affaire du putsch de septembre 2015, etc.)

Décliné en 10 points pour interpeller le Président du Faso, le président du CFOP a rappelé que la manifestation visait à " rendre hommage aux martyrs" du terrorisme. Pour lui, "sans la paix et la sécurité, aucune action de développement n’est envisageable », raison pour laquelle, il a réitéré la disponibilité l’opposition politique « à discuter de toutes les questions relatives à la sécurité de notre pays". Mieux, il a proposé l’organisation d’assises nationales sur la sécurité où toutes les couches socio-professionnelles affronteront leurs idées pour imaginer des postes de sortie durable de la crise à laquelle nous sommes confrontés.
L’opposition politique a réclamé dans l’urgence la dotation conséquente aux Forces de défense et de sécurité en matériels adéquats notamment des aéronefs capables de mener des opérations à tout moment de la journée et la mise en place d’un dispositif pour une réponse rapide aux appels des VDP en cas d’urgence.
Elle a aussi préconisé la mise en place d’un fonds spécial pour venir en aide aux déplacés internes. "Nous demandons une meilleure prise en charge des soldats au front par le prélèvement d’un montant forfaitaire sur les émoluments des membres du gouvernement, des directeurs de sociétés et des membres du parlement" a indiqué le président du CFOP, qui invite le Chef de l’Etat "à prendre des mesures exceptionnelles pour faire appel à toute personne dûment qualifiée pour renforcer les effectifs des FDS sans discrimination aucune, surtout d’appartenance politique".

Des leaders politiques tels que Tahirou Barry, Me Gilbert Noël Ouédraogo, Achille Tapsoba et Do Pascal Sessouma étaient dans les rangs des manifestants. Pour Tahirou Barry, la marche a été un succès. "Nous sommes satisfaits de la mobilisation, mais ce n’est que le début, si rien ne change », a-t-il prévenu.
Ont participé également à la marche, des policiers, militaires et des gendarmes radiés suite à la mutinerie de 2011. A travers leur porte-parole Omar Junior Bahoro, ils interpellent le Président du Faso afin qu’il prenne en compte les doléances des policiers, des militaires et des gendarmes radiés.

Cheick Traoré
Kaceto.net