Les auteurs des actes de vandalisme contre l’Etat civil de Ouagadougou ce samedi 27 novembre 2021 seront poursuivis devant la justice. C’est l’assurance donnée par le maire de la Commune de Ouagadougou ce lundi 29 novembre 2021 au cours d’une conférence de presse. Pour le Maire, les instigateurs des actes de vandalisme sont formellement identifiés et une suite judiciaire sera donnée à cette affaire.

Dans le sillage du drame d’Inata qui a coûté la vie à 53 gendarmes, 4 civils et fait plusieurs dizaines de portés disparus, des populations burkinabè sont sorties dans les rues le 17 novembre 2021 dans plusieurs localités du Burkina Faso pour dénoncer la situation sécuritaire et réclamer la démission du Président Roch Kaboré. Lors de ces manifestations, plusieurs organisations de la société civile dont le Mouvement Sauvons le Burkina Faso ont appelé à une grande marche le 27 novembre 2021 sur toute l’étendue du territoire national pour les raisons précitées.

A la veille de la manifestation, le Maire Pierre Armand Ouédraogo a demandé aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de prendre toutes les dispositions nécessaires pour empêcher cette marche car étant illégale. Selon le Maire qui était face aux journalistes hier 29 novembre 2021, les instigateurs de la marche n’ont pas respecté les prescriptions de la loi en matière de liberté publique. Il a indiqué que contrairement à ce qui a été dit, ses services n’ont aucunement refusé de recevoir la demande des responsables de la manifestation. Selon lui, ces derniers se sont présentés seulement le jeudi 25 novembre, à deux jours de la marche, pour déposer leur déclaration préalable à manifester alors que le délai requis est de 72 heures. Pis, ils n’ont pas joint les photocopies de leurs pièces d’identité et le récépissé de leur association. Invités à compléter leur dossier par le service courrier, ils ne se sont pas exécutés et sont revenus avec un huissier de justice qui a constaté les faits et produit son rapport. Et ce rapport a été partiellement publié sur les réseaux sociaux pour donner l’impression d’un abus de l’autorité municipale.

Cependant, sans cette autorisation, la marche du 27 novembre 2021 a eu lieu. Des jeunes sont descendus dans les rues pour dénoncer l’insécurité galopante et demander la démission du Président Kaboré. Les éléments des forces de défense et de sécurité, notamment le Groupement des Compagnies républicaines de sécurité (G-CRS) ont usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. La marche s’est très vite durcit et une partie des manifestants s’en sont pris au bâtiment qui abrite l’état civil. Ils ont saccagé les bureaux, emporté des ordinateurs et détruits les archives. Des dommages ont été constatés et le bilan complet est en cours d’évaluation.
Selon le Maire de la ville de Ouagadougou, les auteurs de ces actes de vandalisme seront traduits devant les juridictions car pour lui, aucune raison ne peut justifier la destruction d’un service public comme l’Etat civil, qui vient d’ailleurs d’être rénové à hauteur de dizaine de millions de F CFA. Armand Béouindé a par ailleurs invité les organisateurs des marches à venir à se conformer à la loi pour une gestion saine de la cité. Il a indiqué que dans notre pays, les manifestations sur la voie publique sont soumises à une déclaration préalable à manifester et non à une demande d’autorisation. C’est parce que les marcheurs du 27 novembre étaient dans l’illégalité qu’il a requis l’intervention des Forces de défense et de sécurité pour assurer la tranquillité des citoyens et "si c’était à refaire, je le ferai », a-t-il martelé.

Cheick Traoré
Kaceto.net