Depuis de nombreuses années, les autorités congolaises œuvrent pour la reconnaissance internationale de la rumba, qui est un élément clé de la culture de l’Afrique centrale. En 2020, les autorités des deux Congo se sont associées pour déposer un dossier auprès de l’UNESCO à cet effet.

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) vient d’inscrire la rumba congolaise au patrimoine immatériel de l’humanité, cinq ans après la rumba cubaine. La décision a été prise, le mardi 14 décembre, dans le cadre de la 16e session du Comité intergouvernemental de l’organisation qui a débuté le 13 et se poursuivra jusqu’au 18 décembre.

Pour Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, « l’inscription de cette musique n’est pas seulement la reconnaissance d’une pratique culturelle, mais une décision historique. Elle souligne la nature politique de cette musique, qui inspire tant d’artistes dans le monde entier aujourd’hui ».

Cette reconnaissance longtemps attendue intervient plus d’un an après le dépôt du dossier conjointement par la République démocratique du Congo et la République du Congo, qui considèrent la rumba comme un patrimoine commun. Il s’en est suivi plusieurs mois de campagnes organisées par les deux pays voisins, qui ont mis leurs différents litiges de côté à cet effet.

Ainsi, pendant que les citoyens de ces deux pays d’Afrique centrale célébraient la nouvelle sur les réseaux sociaux, Felix Tshisekedi, président de la RDC, s’est joint à la fête et a accueilli la nouvelle « avec joie et bonheur ». « Ce joyau culturel unique aux deux Congo est reconnu pour sa valeur universelle », a-t-il écrit sur Twitter. Les autorités prévoient également des célébrations à travers des concerts, entre autres, dans la capitale Kinshasa.

Par cette décision, l’UNESCO veut soutenir la « modernité de l’Afrique d’aujourd’hui » et œuvrer davantage pour la promotion de la culture africaine, comme l’a souligné Mme Azoulay.

Au niveau local, il est attendu de cette inscription qu’elle stimule les investissements des autorités dans le secteur culturel des deux pays. Les acteurs du secteur réclament entre autres des espaces de production, ainsi que des cadres légaux de protection des œuvres. Elle devrait également permettre de redorer le blason de la rumba congolaise sur la scène internationale.

Pour rappel, la rumba congolaise est un genre musical chanté et dansé dans les localités de la RDC et de la République du Congo. Il est cependant connu au-delà des frontières de ces deux pays grâce à ses ambassadeurs que sont Franco Luambo Makiadi, Papa Wemba, Koffi Olomidé, Werrason, Fally Ipupa et Ferre Gola, entre autres.

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