En raison de l’insécurité et de la mauvaise pluviométrie, le Burkina Faso est en proie à l’insécurité alimentaire. Pour y faire face, le gouvernement a été mis sur pied une Task force en vue de trouver des solutions à même de réduire ses effets. Le Comité de sécurité alimentaire a convié la presse ce matin pour exposer les axes de cette lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle engagée.

Les récoltes de la campagne agricole 2021-2022 ont chuté d’au moins 10% par rapport à la campagne écoulée. Cette baisse est la résultante d’une mauvaise pluviométrie et d’une réduction des surfaces agricoles du fait de l’insécurité.
De fait, 52% des producteurs sont en déficit alimentaire sur la base de leurs productions antérieures, révèle Victor Bonogo, président du comité technique de la sécurité alimentaire et secrétaire général du ministère de l’Agriculture. Quant à la campagne fourragère, si elle est excédentaire sur l’ensemble du territoire, elle reste néanmoins déficitaire dans une province sur trois, ce qui constitue une menace pour le cheptel d’autant que les zones déficitaires sont des zones d’élevage.
Plus de deux millions de Burkinabèqui sont exposés à l’insécurité alimentaire, un chiffre qui est hélas appelé à monter pendant la période dite de soudure (juillet-aout) durant laquelle plus de trois millions et demi de Burkinabè seront exposés à l’insécurité alimentaire.
Plus préoccupante est la situation des enfants de moins de 5 ans. Le ministère de l’Agriculture tire la sonnette d’alarme : « Le nombre d’enfants en proie à la malnutrition connait une hausse de 10% ».

Un plan de plus de 237 milliards de F CFA

C’est pourquoi le gouvernement a adopté un plan de riposte le 18 mai 2022 en vue d’atténuer les effets de cette insécurité sur les populations. D’un coût de plus de 237 milliards de F CFA, ce plan consiste entre autres, à la remise de numéraires aux ménages vulnérables, à des actions d’assistance aux déplacés internes ainsi qu’aux populations dans les zones en proie à l’insécurité. Il va aussi consister à mettre environ 400 boutiques témoins qui vendront les aliments à prix social sur l’ensemble du territoire. Ces boutiques-témoins abritent 100 000 tonnes de vivres et le sac de céréales de 50 kilogrammes y est vendu à 6000 F précise, le ministère.
Alors que 74 milliards restent encore à couvrir, le gouvernement lance un appel à la solidarité. En vue de relancer de la production agropastorale, les producteurs bénéficient d’une subvention des intrants tels que les engrais et les semences ou leur vente à prix social. « Cette subvention va permettre de réduire de moitié le prix des engrais » explique Victoire Bonogo.
Dans ce même ordre d’idées, les producteurs démunis vont bénéficier de parcs de vaccination, de forages, de vaches ainsi que des projets et de renforcement de la productivité agricole.

Soumana LOURA
Kaceto.net