"Le retour de Blaise Compaoré à Ouagadougou est très probable", a confié le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo lors du point presse à l’issue de l’hebdomadaire conseil des ministre tenu aujourd’hui 6 juillet. Il confirme ainsi les informations diffusées depuis hier dans les médias selon lesquelles, l’ancien président du Faso était attendu au pays d’ici le week-end, huit (8) ans après sa chute du pouvoir et son exil à Abidjan.
Une information qui n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd, du côté de la famille de Thomas Sankara et de celles de douze de ses compagnons tués lors d’un coup d’Etat le 15 octobre 1987.
Jugés par contumace, reconnus coupables "des faits de complicité d’assassinat", Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando ont été condamnés à perpétuité le 6 avril 2022.
Les avocats de la famille du défunt président du Conseil national de la révolution demandent donc à la justice d’arrêter Blaise Compaoré à son retour et d’appliquer la peine prononcée contre lui.

Depuis le 05 juillet 2022, des médias nationaux et internationaux font état du retour au Burkina Faso de l’ancien Président Blaise COMPAORE chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 à la faveur d’une insurrection populaire.
Si cette information est confirmée, les Avocats des parties civiles dans l’affaire Ministère Public contre COMPAORE Blaise dit Jubal et autres se doivent de rappeler la décision rendue le 06 Avril 2022 par la chambre de jugement du Tribunal Militaire de Ouagadougou qui a :
Statué publiquement, par défaut à l’égard de Blaise COMPAORE et de KAFANDO Tousma Yacinthe,
Déclaré les accusés COMPAORE Blaise et DIENDERE Gilbert coupables des faits de complicité d’assassinat à eux reprochés ;
Condamné COMPAORE Blaise, DIENDERE Gilbert et KAFANDO Tousma Yacinthe à la peine d’emprisonnement à vie chacun ;
Prononcé la déchéance des décorations de tous les accusés condamnés ayant bénéficié d’une ou de plusieurs distinctions honorifiques ;
Dit que le Présent jugement vaut titre de détention pour les accusés condamnés à une peine privative de liberté non couverte par la détention provisoire conformément aux dispositions de l’article 315-14 de la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale ;
Dit que les mandats d’arrêt décernés contre COMPAORE Blaise et KAFANDO Tousma Yacinthe sont maintenus et ce en application des dispositions de l’article 261-128 alinéa 4 de la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale.
Au regard de cette décision, les Avocats des parties civiles interpellent avec insistance les autorités judiciaires à prendre toutes leurs responsabilités, notamment faire arrêter et déférer Monsieur Blaise COMPAORE à la justice du Burkina Faso afin que force reste à la loi. Ouagadougou, le 06 juillet 2022

Pour le Collectif des Avocats

Maître Bénéwendé Stanislas SANKARA
Avocat au Barreau du Burkina Faso