L’aide internationale à la Turquie doit cependant commencer à arriver ce mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment.
La course contre la montre et le froid se poursuit en Turquie et dans le nord de la Syrie pour extirper des survivants des violents séismes qui ont ravagé la région lundi, faisant plusieurs milliers de morts. L’aide internationale, annoncée en masse par de nombreux dirigeants lundi, commence à arriver sur les lieux de la catastrophe.
Un bilan qui s’alourdit d’heure en heure
Selon le dernier bilan officiel, vingt-quatre heures après la première des trois secousses, d’une magnitude de 7,8, plus de 7 800 personnes ont trouvé la mort dont 5 894 en Turquie selon l’organisme public de gestion des catastrophes (Afad) et 1 932 en Syrie. Plus de 20 434 personnes ont été blessées rien qu’en Turquie, 3 640 côté syrien.
Au total, vingt-trois millions de personnes sont « potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables », a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’Afad fait également état de 5 775 bâtiments détruits, souligne la télévision publique TRT, mais plus de 11 000 pourraient être durablement endommagés.
Conséquence des secousses : un violent incendie s’est déclenché lundi dans le port turc d’Iskenderun, dans le Sud de la Turquie près de la frontière syrienne. Les flammes continuaient à se propager ce mardi soir.
Les secours se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues, pour sauver chaque vie qui pouvait l’être. Le mauvais temps qui plane sur l’Anatolie complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore. Selon les déclarations d’Erdogan, plus de 53 000 secouristes sont mobilisés.
Les premières aides internationales arrivent
L’aide internationale à la Turquie doit cependant commencer à arriver ce mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Au total, Paris a envoyé 136 personnes sur site, dont les avions ont atterri dans la matinée mardi. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan « toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit ».
Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d’accès et profondément meurtrie, ensevelie sous la neige. Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche.
La Chine a annoncé mardi l’envoi d’une aide de 5,9 millions de dollars, incluant des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d’urgence, selon un média d’Etat à Pékin. Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.
En Syrie, la situation politique complique l’aide
En revanche en Syrie, l’appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours « dans les prochaines heures », alors que selon l’armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours.
L’ONU a également réagi, mais en insistant sur le fait que l’aide fournie irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », dont une partie n’est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.
Profitant du chaos créé par le tremblement de terre, une vingtaine de combattants présumés du groupe État islamique (EI) se sont évadés d’une prison militaire à Rajo, contrôlée par des rebelles pro-turcs.
Le point de passage obligé pour acheminer l’aide depuis la Turquie dans les zones rebelles de Syrie a été touché par le séisme ayant frappé les deux pays, a indiqué l’ONU mardi. « L’opération transfrontalière a elle-même été touchée », a déclaré le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d’un point de presse à Genève.
Plus de 300 répliques depuis lundi
L’Organisation mondiale de la santé a dit elle-même s’attendre au pire et redouter « des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux ». Dans la journée de lundi, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousses : l’une de 7,8 survenue en pleine nuit (04h17 locales), l’autre, de magnitude 7,5, à la mi-journée, les deux dans le sud-est de la Turquie.
Dans la nuit de lundi à mardi, près d’une quinzaine de secousses ont été enregistrées par l’USGS, l’institut américain de surveillance des tremblements de terre. Celles-ci affichaient des magnitudes entre 4 et 5,5 sur l’échelle de Richter. Ce sont au total 312 répliques qui ont été recensées depuis lundi matin, a affirmé le vice-président turc sur TRT.
Sept jours de deuil national en Turquie
Le chef de l’État turc a décrété un deuil national de sept jours : « Notre drapeau sera hissé en berne jusqu’au coucher du soleil le dimanche 12 février 2023, dans toutes nos représentations nationales et étrangères », a-t-il précisé sur Twitter.
Le président turc a par ailleurs déclaré mardi à la mi-journée l’état d’urgence dans les dix provinces touchées par le séisme « pour permettre de mener rapidement les travaux (de secours) ». Cette mesure est en place pour trois mois.
Les écoles seront également fermées pour la semaine. Elles doivent en effet servir à l’accueil d’urgence des rescapés dont les immeubles ont été détruits, comme l’a annoncé le vice-président Fuat Oktay.
« Un total de 338 000 citoyens ont déjà été placés dans des dortoirs, des universités et des institutions de l’Éducation nationale », a-t-il précisé, cité par TRT. Mais par crainte de nouveaux séismes, nombre d’habitants ont préféré passer la nuit dehors, comme à Sanliurfa, dans le Sud-Est turc.
le Parisien
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