L’assemblée générale extraordinaire convoquée le 12 octobre 2023 par la corporation de l’Unité de formation et de recherche en science de la vie et de la terre (UFR/SVT) de l’université Joseph Ki Zerbo aura duré au moins deux heures, avec à l’ordre du jour, la crise que traverse l’UFR/SVT depuis février 2023.
La pomme de discorde entre la corporation UFR/SVT de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) et l’administration porte essentiellement sur l’application des dispositions des articles 29 et 34 de l’arrêté N° 2019-074/MESRSI/SG/ portant régime général des études du diplôme de Master dans les institutions publiques et privées d’enseignement supérieur et de recherche.
Le premier article stipule que « les étudiants inscrits en 2e année de master ne peuvent prétendre à la soutenance du mémoire que lorsqu’ils ont validé les deux semestres de la 1ʳᵉ année du master et l’ensemble des unités d’enseignement des semestres de la 2e année du master ».
L’article 34 indique que la validation intra-semestre n’est possible que si « l’étudiant a la moyenne requise entre les différentes unités d’enseignement du semestre affectées de leur coefficient. La compensation entre les unités d’enseignement ne peut s’effectuer que si la moyenne obtenue d’enseignement est supérieure ou égale à 7/20 ».
Pour Mamadou Sanou et ses camarades, cette disposition est injuste et pénalise de nombreux étudiants. La corporation exige sa suppression pure et simple, ce que refuse l’administration pour qui, accéder à cette requête revient à faire la promotion de la médiocrité.
Avec la décision prise en Assemblée générale le 12 octobre, les chances une sortie de crise dans un avenir proche semblent minces.

Vous avez tenu une Assemblée générale le 12 octobre sur la crise que traverse l’UFR/SVT depuis plusieurs mois. Quelle décision avez-vous pris sachant qu’après deux reports, une session de rattrapage est programmée le 16 octobre ?
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Effectivement nous avons tenu une assemblée générale extraordinaire le 12 octobre 2023 pour échanger sur la crise qui secoue l’UFR/SVT depuis le mois de février. Les étudiants de l’UFR/SVT sont passés par de nombreux moyens pour interpeller l’administration sur l’urgence de trouver des solutions durables aux problèmes auxquels nous sommes confrontés, à travers notamment des audiences, des rencontres, des marches, des mots d’ordre de grève, l’animation d’une conférence de presse, etc.
Malgré ces interpellation, l’administration de l’UFR a sanctionné les délégués de promotion de Master 1 au cours d’un conseil de discipline. De plus, à la veille des vacances, elle a délibéré sur les résultats de la session normale de Master1 en collant des zéros collectifs aux 540 étudiants que compte la promotion. Naturellement, il y a eu zéro admis. A la reprise, la session de rattrapage a été programmée pour le 16 octobre après deux reports successifs.
Au regard de cette situation, l’Assemblée Générale a estimé que la programmation de la session de rattrapage au moment même où la crise n’est pas réglée participe à la mise en œuvre d’un plan d’exclusion de la promotion de Master 1. C’est pour cette raison que l’AG a décidé de boycotter activement la session de rattrapage. Elle a aussi donné un quitus à la corporation d’entreprendre toute action que l’évolution de la situation commanderait.

Les points d’achoppement portent entre autres, sur la moyenne requise pour valider le semestre avec une note de 7/20 au moins et la soutenance du mémoire après la validation de la phase théorique du semestre. Sur ces points, quelle est aujourd’hui la position de la corporation ?
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Nos revendications portent sur trois éléments :
 la non application du nouveau régime d’étude
 la reprogrammation des activités non faites (travaux pratiques, sortie d’études, évaluations)
 la suspension de la sanction prononcée par le conseil de discipline à l’encontre des délégués de promotion.

Ne faut-il pas craindre une année blanche vu le dialogue semble rompue entre vous et l’administration ? }

Comme nous vous l’avons dit, l’administration a comme objectif de renvoyer les 540 étudiants en Master. Nous pensons que le seul élément qui nous reste, c’est de poursuivre la lutte. C’est la seule façon d’empêcher l’administration d’exécuter son plan de renvoi.

Kaceto.net