Depuis 1997 avec Gaston Kaboré et son film "Buud Yam", aucun réalisateur Burkinabè n’a pu remporter l’Etalon d’or de Yennega. Cette grande distinction semble fuir le pays du Cinéma qu’est le Burkina Faso. Un véritable paradoxe quand on voit le nombre de sorties cinématographique chaque année dans les salles

Oumar Dagnon, Zida Aboubacar, Aboubacar Diallo, Adama Rouamba et bien d’autres sortent chaque année des films à succès qui remplissent les salles de ciné au Burkina et dans la sous région. Mais quand vient l’heure du FESPACO, ils sont aux abonnés absents.

Missa Hébié, Sékou Traoré et Appoline Traoré sont entre autres noms qui flirtent avec le podium et les prix spéciaux, mais il faut reconnaître que les cinéphiles burkinabè commencent à désespérer de remporter l’Étalon d’or.

Le dernier grand espoir a été le film de Dani Kouyaté titré "Sya le rêve du python" qui par son jeu d’acteurs, la mise en scène et l’histoire, ont touché plus d’un au FESPACO 2001. Mais le film se contentera du prix du public.

Cette disette au niveau du FESPACO, ressemble beaucoup à celle connue lors du tour cycliste du Faso ou pendant longtemps, les Burkinabè ont joué les seconds rôles jusqu’à ce que la fédération décide de mettre plus de moyens pour la préparation des Étalons cyclistes.

Il faut donc, plus de moyens financiers dans le cinéma burkinabè. Les budgets de films d’antan valent au moins 10 fois ceux d’aujourd’hui. Ceci joue sans nul doute sur la qualité des films produits. Et comme nous l’expliquait le réalisateur Oumar Dagnon, il y a une différence entre un film de festival et un film commercial.

Un film peut remplir les salles et permettre au producteur d’entrer dans ses fonds et réaliser quelques bénéfices afin de financer le prochain, mais ne peut résister aux critiques des jurés de festivals. Pour qu’un réalisateur accepte de produire pour les festivals, il lui faut des financements institutionnels et dénués de tout esprit de profit pour ne laisser exprimer que l’art.

Le Burkina a plusieurs écoles de formations comme l’ISIS ou IMAGINE qui font des merveilles. Il y a également les aînés comme Idrissa Ouédraogo et Gaston Kaboré qui sont détenteurs de l’Étalon d’or de Yennenga. Il est donc temps après exactement 20 ans de disette que le Burkina remporte ce trophée continental décerné sur ses terres. Trois longs métrages seront en lice à cette édition 2017.
Il s’agit du film d’ouverture "Frontières de Apolline Traoré", "La forêt du Niolo" de Adama Rouamba et "Thom" de Tahirou Tasséré Ouédraogo.
Le jeu des pronostics est ouvert !

Kaceto.net