Depuis quelques semaines, les autorités nigérianes se montrent de plus en plus protectionnistes dans les secteurs de l’audiovisuel et de la communication. Tout est bon pour renflouer les caisses des agences, médias et créateurs de contenus locaux.

Au Nigeria, les autorités ont annoncé que les marques locales faisant de la publicité sur les médias audiovisuels étrangers présents dans le pays seraient bientôt sanctionnées. L’information a été communiquée hier par le ministre de l’Information et de la Culture, Lai Mohammed (photo), dans une interview accordée à l’émission « Good Morning Nigeria » du radiodiffuseur public. Selon le ministre, le gouvernement fédéral veut imposer une amende de 100 000 N (245 USD) pour les publicités des marques locales diffusées sur CNN et d’autres stations internationales au Nigeria.

L’amende serait appliquée chaque fois qu’une marque nigériane diffusera une publicité sur d’autres chaînes internationales qui émettent au Nigeria. Pour le gouvernement, l’idéal serait que les marques locales fassent de la publicité pendant les matchs du Championnat nigérian de football, ou sur des médias nigérians.

Pour Lai Mohammed, les spots doivent être réalisés et rédigés par des Nigérians à l’intérieur du pays. Cette méthode permettrait « de ne plus laisser MultiChoice avoir le monopole de la diffusion de la Premier League anglaise », parce que les médias nigérians auraient les moyens d’obtenir les droits.

Pour les autorités, si une entreprise nigériane investit dans une ligue étrangère, elle devra investir 30 % de l’argent dans le football nigérian. Ainsi, si un diffuseur dépense 1 million de dollars pour amener le Championnat anglais au Nigeria, il doit dépenser 30 % de cette somme pour produire du contenu local.

D’après les explications de Lai Mohammed, tout l’argent généré par les entreprises sanctionnées irait au Fonds nigérian de développement des contenus audiovisuels.

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