Pour faire face à ses problèmes financiers, Jeune Afrique avait déjà fusionné ses rédactions en format papier et digital. Le média avait ensuite rendu certains articles de sa plateforme digitale payants et changé le rythme de publication des versions papiers d’hebdomadaire à mensuel. Puis la pandémie est venue en ajouter à ses difficultés.

Jeune Afrique se propose d’ouvrir 20% de son capital dans le but de lever 10 millions €, ce qui valoriserait l’entreprises à 50 millions €. L’information a été rendue publique par un document financier auquel a eu accès le média spécialisé La lettre A. Selon ce document, les 20% du capital ouverts par Jeune Afrique pourraient être souscrits par des Etats africains ou par des investisseurs, via Bayani Capital une offshore mauricienne contrôlée par les frères Ben Yahmed.

Le groupe parisien a vu son chiffre d’affaires consolidé passer de 25,2 millions € en 2019 à 9,3 millions € en 2020, soit une chute de 63%. D’un résultat net de 89 000 € en 2019, le groupe JA est passé à une perte nette de 11,5 millions € en 2020.

Le groupe a donc dû recourir en 2021 à un plan de sauvetage impliquant la suppression de 20 emplois, des mesures de chômage partiel et la souscription de prêts d’une valeur totale de 5,5 millions €, garantis par l’Etat français.

Depuis, une réorganisation a été entamée. Une filiale « Africa Media Groupe » a été créée pour gérer toute la partie médias, alors que « Africa Communication Event » se charge de l’événementiel, dont Africa CEO Forum. Difcom conserve la régie commerciale du groupe.

Les dirigeants espèrent redresser la barre durant les 3 prochaines années et visent un résultat d’exploitation de 6,6 millions € en 2025. Un pari ambitieux, sachant que le groupe accusait au 31 décembre 2020 un endettement global de 18,6 millions €.

Servan Ahougnon

Ecofin