Fruit de onze (11) ans de travail acharné, l’album « La Grande Hémorragie » de l’artiste reggue man burkinabè RAS Simposh a été officiellement mis sur le marché discographique le 4 juillet dernier Ouagadougou. Ave cet opus riche en rythmes, il espère conquérir la scène musicale africaine tout en contribuant par la qualité de ses messages à promouvoir la paix et l’amour dans le monde, particulièrement dans son pays déchiré par les violences terroristes.

A cœur ouvert avec RAS Simposh dans le quartier Gounghin de Ouagadougou.
Enfant, il a été conquis et bercé par des artistes de renoms tels que Bob Marley, Burning Spear, Alpha Blondy et Tiken Djah Fakoly, entre autres. Les musiques de ces grandes figures du Reggae étaient fredonnées à longueur de journée par le jeune Simporé. Conquis par le rythme, il s’est fait le serment de marcher sur leurs pas. Mais entre le rêve et sa concrétisation, il y a un travail de fourmi à fournir et le jeune Simporé était prêt à tous les sacrifices pour réussir à inscrire son nom aux côtés de ses idoles. Deux défis majeurs se présentaient à lui : celui de la formation et celui des moyens financiers. Pour les relever, il choisit d’aller à la découverte des d’autres horizons. Tour à tour, il se rend au Mali pour apprendre essentiellement à chanter en bambara, en Côte d’Ivoire et au Ghana. Dans tous ces pays, il a pu travailler pour se constituer de la ressource financière, se former pour améliorer ses qualités vocales et proposer de bonnes sonorités à ses mélomanes. Mais, surtout développer des relations humaines dans la perspective d’une conquête de la scène musicale burkinabè et africaine. Comme artiste, il prend le nom de "Ras Simposh".

L’engagement ferme
Ras Simposh commence par enregistrer un premier titre en 2011, mais il ne trouve pas de producteur. Il ne baisse cependant pas les bras et décide d’avancer tout seul, convaincu qu’il est sur le bon chemin. Après tout, se dit-il, les débuts sont toujours difficiles et c’est à lui de convaincre les producteurs qu’il est une valeur sur laquelle ils peuvent miser miser. Le résultat de cette détermination à surmonter les obstacles est maintenant visible après onze ans d’efforts : un album de neuf (9) titres en auto-production, baptisé « La Grande Hémorragie ».
Chanté dans quatre (4) langues, mooré, bambara, français, et anglais, l’album aborde des thématiques aussi diverses que l’environnement, l’amour, la paix et les enjeux liés au développement socio-économique de l’Afrique et du Burkina Faso.

« La Grande hémorragie » est pour Ras Simposh une arme contre les injustices qui minent sa société et un appel à un engagement envers les populations vulnérables. Et avec cet album, il veut aller à la conquête de la scène sous-régionale et africaine et pour cela, il n’économise pas ses forces pour faire la promotion de l’Opus, disponible au prix de 5000 F CFA.

« Le reggae est négligé »

« Le reggae est négligé » selon Ras Simposh. Il constate que les mélomanes sont plus attachés à la légèreté et à des musiques à tendances libertines, alors que "nous, nous abordons des thématiques assez sérieuses et c’est ce qui explique le fait que les gens ne mettent pas assez de bonus et d’intérêt à ce que nous faisons".
Il déplore aussi que les scènes obscènes suscitent beaucoup d’intérêt, ce que les artistes de reggae ne peuvent pas cautionner. En tout état de cause, Ras Simposh rassure que la musique reggae reste authentique et fidèle à sa volonté d’être le fer de lance d’une société nouvelle portée sur des valeurs comme l’intégrité, la justice, le pardon et le développement.

Cheick Traoré
Kaceto.net