La chanson "Safi" de l’artiste-musicien Blem, nominée dans les catégories "Kundé de la révélation" et "Kundé de l’Espoir" de l’édition 2023 ne doit pas être diffusée sur les médias audiovisuels et en ligne. C’est une ferme invitation qui a valeur d’interdiction, que le Conseil supérieur de la communication a faite dans un communiqué rendu public hier 11 mai après avoir examinée une plainte d’un collectif d’associations féministes.
Ces dernières estiment que le contenu de la chanson est attentatoire aux valeurs morales et éducatives, à la pudeur et aux bonnes mœurs ainsi qu’à la dignité de la personne humaine notamment celle de la femme. En somme, "Safi" n’est rien d’autre qu’une apologie du viol, les paroles dites en langue nationale Mooré étant très explicites. Extraits : "Je rends grâce à Dieu, Safi est devenue folle ; quelque chose qu’on ne partageait pas est devenue un vagin gratuit (vagin gratuit). Applaudissez, elle ne me reconnait plus. Ce n’est pas important, elle ne se préoccupe plus si tu es beau ou non, elle ne se préoccupe plus si j’ai l’argent ou pas". [...] Vient ici, y a vagin poilu gratuit Safi, Safiata ; elle est devenue folle, elle est devenue folle".

Le Collège des conseillers du CSC qui a examiné la plainte hier 11 mai lors d’une session extraordinaire, a estimé "que les griefs portés contre ladite chanson par les plaignants sont fondés".
Face à la polémique, l’artiste a tenté de se justifier sur sa page Facebook. "Safi n’est rien d’autre qu’une antiphrase pour dénoncer un phénomène social, c’est à dire que j’interpelle les consciences en disant le contraire de ce que je pense".
Pas certain que cela suffise à apaiser la colère des associations féministes et à convaincre le Commissariat général des Kundé de maintenir son œuvre dans la compétition des Kundé d’or prévue ce soir dans la salle des banquets de Ouaga2000.