Selon le site https://www.definitions-marketing.com, « Dans un contexte marketing et dans son sens le plus large, un influenceur est un individu qui par son statut, sa position ou son exposition médiatique peut influencer les comportements de consommation dans un univers donné. Ce pouvoir ou cette influence potentielle sur la consommation justifie le fait que les marques et organisations [dont les entreprises] cherchent à toucher ou à collaborer plus ou moins directement avec les influenceurs dans le cadre d’actions et dispositifs marketing spécifiques. »

L’analyse sémantique automatique d’un corpus significatif de titres de publications francophones en ligne (plus de 3000 titres) centrés sur le référent-cible « influenceur » (entendons « influenceur-s » et « influenceuse-s ») permet d’en dresser le profil sémantique (voir graphe des relations sémantiques ci-joint).
Que dit ce profil sémantique de l’influenceur tel qu’il se manifeste dans les titres analysés ? Eh bien, j’attirerai très rapidement l’attention sur quelques points :

• L’influenceur, ce leader d’opinion dont il est question ici est un influenceur Web social (il sévit sur les réseaux sociaux) ou digital/numérique approché dans le cadre du « marketing d’influence ». En effet, parmi les leviers de communication à disposition des marques et des entreprises et autres organisations, le « marketing d’influence » exploite différentes pratiques pour profiter du poids et de l’image des influenceurs en vue de capter les consommateurs (de mode et de beauté en particulier), les engager et les entraîner à l’achat.
• Cet influenceur est plus souvent instagrameur (présent sur le réseau social Instagram. Signalons par ailleurs que l’instagrameur est souvent UNE instagrameuse) et/ou blogueur qu’autre chose. Toutefois, ces dernières années, la préférence penche plus pour Instagram que pour le blog (voir graphique joint). Il faut savoir que les cachets sont plus importants sur Instagram qu’ailleurs. En revanche, les réseaux sociaux tels que YouTube, Facebook, Twitter… sont nettement moins attrayants pour les annonceurs et les sponsors.
• Le profil met aussi en évidence la prégnance de ce qu’on appelle les « micro-influenceurs » ou « nano-influenceurs ». Parmi les influenceurs on distingue en général trois grandes catégories classées selon leur nombre d’abonnés ;
  Les « Top Tail influenceurs » ont entre 100000 et 1 million d’abonnés. Ce sont les stars des réseaux sociaux. Ils sont considérés comme de véritables professionnels et perçus comme des médias à part entière.
  Les Middle Tail influenceurs » ont entre 10000 et 100000 abonnés. Ils sont de poids moyen, mais ils sont aussi sollicités par les marques.
  Enfin, nous avons les micro/nano-influenceurs qui ont moins de 10000 abonnés. Ils ont des communautés plus restreintes, mais ils sont nombreux. Par ailleurs, ce sont des influenceurs suivis par des consommateurs en quête de sincérité, d’authenticité, de transparence, de proximité et de spontanéité. Bref, les micro-influenceurs ont un fort impact sur leur audience. Par conséquent, leur taux d’engagement est élevé. D’où l’intérêt qu’ils suscitent de plus en plus chez les marques. D’après une étude de Marketly (2016), ce que recherche le plus une marque chez un influenceur c’est véritablement sa capacité d’engager et non le nombre d’abonnés.
• Dernier point intéressant du profil sémantique de l’influenceur c’est la saillance remarquable de deux intentions bien marquées : « devenir influenceur » et « trouver un influenceur ». Comme pour confirmer que l’influenceur a le vent en poupe (voir graphe des relations et graphique joints). Même si le développement à bas bruit des influenceurs virtuels ou robotiques ne va pas sans poser des questions sur l’avenir de cette niche.

Ce sont là quelques points de lecture du profil sémantique de l’influenceur que je voulais partager avec vous. Libre à vous de continuer à le décrypter à votre manière.

Ousmane SAWADOGO

Expert en Text Mining et Web Content Mining
Kaceto.net