C’est dans une situation de détresse qu’un enseignant, dans les environs de Ouahigouya, nous a envoyé un message dans lequel il lance un appel au secours face à la terreur que la population dans le Yatenga. Verbatim.

"Franchement, ce qui nous arrive est stressant. Vous savez hier soir [samedi, 4 décembre, NDLR], aux environs de 16 heures, plus de 300 terroristes ont sillonné Tangaye, à 15 km de Ouahigouya. Ce dimanche matin, ils ont emporté le bétail à Namsiguiyo sans aucune réaction de l’autorité.
Dans mon lycée, nous commençons les cours à 8 heures pour arrêter à 16 heures avec toute la peur possible. Même un bruit de moto fait monter ta tension. Juste à cinq km de notre lycée, le village est parti et le lycée fermé.
Nous avons reçu de nombreux élèves et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir continuer les cours dans cette psychose. C’est difficile, très difficile de vivre constamment avec cette peur. Actuellement, j’ai l’impression que tout le monde est devenu terroriste. C’est dur et il faut vivre notre situation pour comprendre ce qui se passe.
Vu le nombre de terroristes, les VDP se sont cherchés parce qu’ils ne pouvaient pas tenir. A Tangaye, ils ont tué deux personnes le 4 décembre et hier dimanche, ils ont brulé les boutiques et les greniers dans le village qui est presque logé dans un camp militaire. C’est là que je n’arrive pas du tout à comprendre ce qui se passe. En fait, les terroristes n’ont plus peur. C’est comme s’ils étaient l’autorité.
Ce matin, une autorité religieuse a décidé de rencontrer les travailleurs de la zone, mais je ne suis pas certain que la rencontre aura lieu".
Aux dernières nouvelles, les habitants du village de Tangaye fuient vers Ouahigouya.

Kaceto.net